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Thérapeutiques de prévention et de traitement du rejet de greffe

Types de recherche
Recherche appliquée et Troubles immunitaires
Mots-clés
Immunosuppression, Immunothérapie, Rejet de greffe, et Thérapie cellulaire
Souris : 500
Souffrances
sans réveil0
légères0
modérées250
sévères250
Devenir
Mise à l'adoption0
Reproduction (ou relâché si sauvage)0
Réutilisation0
Devenir non indiqué500

Objectifs et bénéfices escomptés du projet

Décrire les objectifs du projet.

L’objectif de ce projet est de mieux comprendre comment le système immunitaire déclenche le rejet d’une greffe et de développer des solutions pour contrôler ce rejet. Plus précisément, ce travail explore le rôle des monocytes, un type de cellule immunitaire, dans ces processus. Nous cherchons à comprendre ce qui favorise ou freine leur activation qui joue un rôle clé dans le rejet. Notre équipe a découvert que certains récepteurs présents sur les monocytes sont impliqués dans le rejet des greffes rénales. Pour mieux comprendre leurs mécanismes, notre laboratoire a mis au point des approches innovantes en utilisant des monocytes modifiés génétiquement pour exprimer ou non ces récepteurs. Cependant, bien que ces stratégies aient donné des résultats prometteurs in vitro, elles doivent encore être testées sur des modèles animaux avant de pouvoir être appliquées en clinique. Les expériences in vitro ne peuvent pas reproduire toute la complexité des interactions cellulaires qui se produisent dans un organisme vivant, comme la manière dont les monocytes s’infiltrent dans le greffon, interagissent avec ses cellules, ou encore la dynamique du rejet et l’impact des traitements immunosuppresseurs sur ces étapes. Ces modèles précliniques permettront de valider nos approches et de mieux comprendre ces phénomènes complexes.

Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?

L’insuffisance rénale chronique est une des causes de décès qui augmente le plus rapidement dans le monde, touchant 850 millions de personnes en 2023. D’ici 2040, elle pourrait devenir la cinquième cause de mortalité mondiale. En France, cette maladie concerne environ 10 % de la population, dont 90 000 patients atteints d’insuffisance rénale terminale nécessitant soit une hémodialyse, soit une transplantation rénale. Bien que la transplantation rénale améliore nettement la qualité de vie des patients, son efficacité est limitée par le rejet de greffe. Pour prévenir ce rejet, les patients doivent suivre un traitement immunosuppresseur quotidien qui inhibe leur système immunitaire. Cependant, malgré ces traitements, les rejets à long terme restent fréquents. Environ 45 % des greffons cessent de fonctionner après 10 ans, et ce taux n’a pas diminué depuis 20 ans. Cela s’explique en partie par le fait que les traitements actuels ciblent uniquement les lymphocytes, une famille de cellules immunitaires, sans agir sur les monocytes, alors que ces derniers jouent un rôle central dans le rejet des greffes. Notre projet a pour objectif principal de mieux comprendre le rôle des monocytes dans le rejet des greffes, notamment en explorant leurs récepteurs spécifiques. À moyen terme, ce travail fournira des informations clés sur les mécanismes impliqués et permettra de développer des stratégies pour viser les monocytes afin de Réduire les risques de rejet. En optimisant la survie des greffons, ce projet pourrait significativement améliorer la durée de vie des greffes rénales à long terme et, par conséquent, la qualité de vie des patients.

Nuisances prévues

À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?

procédure d’humanisation : Les souris vigiles recevront une irradiation suivie d’une seule et unique injection intraveineuse (veine caudale). Chaque souris subira un ou deux prélèvements sanguins mandibulaires sous anesthésie gazeuse. procédure de greffe de peau : greffe de peau sous anesthésie générale et analgésie en condition aseptique (50 minutes) . Un pansement sera réalisé afin de protéger la greffe. procédure de maladie du greffon contre l’hôte xénogénique : Les souris vigiles subiront deux injections intraveineuses (veine caudale, douleur légère et de courte durée), une pour recevoir les cellules induisant le rejet et la deuxième pour recevoir le traitement. A la fin de la procédure, chaque souris subira un prélèvement sanguin mandibulaire sous anesthésie gazeuse (douleur légère et de courte durée) avant euthanasie.

Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?

Les nuisances et effets indésirables attendus dans ce projet sont les suivants : Dans ce projet, la procédure d’humanisation est considérée de classe de gravité légère. Il s’agit ici d’une irradiation pouvant induire un léger stress (durée 1 minute) suivie d’une injection intraveineuse unique. La greffe cutanée est considérée comme de gravité modérée. Les souris receveuses seront rasées et le greffon cutané sera maintenu cousu sur la peau des souris et recouvert d’un pansement le temps de la prise de greffe (environ 10 jours). Ce pansement peut gêner physiquement les souris receveuses dans leurs mouvements. Le rejet du greffon cutané peut engendrer des démangeaisons locales à la souris. La procédure de maladie du greffon contre l’hôte est considérée comme sévère car elle engendre des douleurs systémiques et importantes.

Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.

A la fin des procédures 1 et 2, toutes les souris seront euthanasiées pour prélèvement des organes et analyses.

Application de la règle des "3R"

1. Remplacement

3R / Remplacement :

Pour étudier le fonctionnement du système immunitaire lors de greffes, de traitements contre le rejet ou de l’utilisation de médicaments qui modulent l’immunité, il est indispensable d’utiliser un modèle animal, en particulier un mammifère doté d’un système immunitaire complexe. Les expériences sur des cultures cellulaires en laboratoire apportent des informations utiles, mais elles ne suffisent pas à reproduire la complexité du système immunitaire tel qu’il fonctionne dans un organisme vivant. Le modèle animal est donc essentiel pour vérifier que les thérapies développées dans ce projet sont réellement efficaces, car il inclut tous les acteurs cellulaires qui interagissent dans des conditions naturelles.

2. Réduction

3R / Réduction :

Le nombre d’animaux utilisés dans nos expériences est calculé avec précision grâce à un outil en ligne appelé EDA (Experimental Design Assistant). Cet outil, développé par le NC3Rs, une organisation scientifique basée au Royaume-Uni, aide les chercheurs du monde entier à appliquer les principes des 3R (Remplacer, Réduire, Raffiner). En suivant les standards recommandés pour les études sur les animaux, l’EDA calcule le nombre minimum nécessaire d’animaux pour obtenir des résultats fiables. Il s’assure que nous pourrons mettre en évidence l’efficacité de nos traitements tout en limitant autant que possible l’utilisation d’animaux.

3. Raffinement

3R / Raffinement :

Les souris immunodéficientes, dépourvues de système immunitaire, seront maintenues dans des cages stériles pour les protéger des infections. Toutes les manipulations sont effectuées sous un poste microbiologique stérile pour garantir leur sécurité. Lors de la greffe de peau (procédure de gravité modérée), la gestion de la douleur comprend une anesthésie générale et une analgésie pendant et après l’intervention chirurgicale. Un suivi quotidien avec des critères précis (points limites) est mis en place pour surveiller leur état durant cette période. Pour Réduire le stress physique lié au pansement, les souris reçoivent une alimentation sous forme de gel hydraté déposé au fond de la cage pour faciliter leur accès à la nourriture et à l’eau. Pour la procédure de maladie du greffon contre l’hôte (gravité sévère), des traitements spécifiques développés par notre laboratoire sont administrés de manière préventive. Là encore, un suivi quotidien et des points limites définis permettent de surveiller l’état des animaux. Une alimentation hydratée est également fournie pour limiter le stress physique lié à la maladie. Dans les deux cas, les animaux sont sacrifiés dès que les points limites définis dans chaque procédure sont atteints, garantissant leur bien-être autant que possible.

Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.

La Souris est un modèle de choix dans ce projet pour plusieurs raisons. Son système physiologique est très proche de celui de l’humain, ce qui permet d’étudier les réponses immunitaires et d’évaluer des thérapies cellulaires dans des conditions représentatives. Par rapport à d’autres espèces, la Souris présente des avantages pratiques et scientifiques. Elle est petite, facile à manipuler et nécessite moins d’espace et de ressources que des modèles plus grands comme les primates ou les porcs. De plus, les modèles murins utilisés dans ce projet sont validés par la communauté scientifique internationale, garantissant leur pertinence pour des études de pointe. Ils offrent une combinaison unique de complexité biologique, accessibilité expérimentale et pertinence pour des applications cliniques, ce qui les rend particulièrement adaptés aux recherches sur les thérapies innovantes. Enfin, la Souris est l’une des espèces les mieux caractérisées génétiquement. Les outils de modification génétique disponibles pour cette espèce sont très avancés, permettant de créer des modèles sur mesure adaptés à des questions de recherche spécifiques. Par exemple, des souris immunodéficientes sont utilisées ici pour étudier les thérapies cellulaires humaines en leur injectant des cellules souches humaines. Cela permet de recréer un environnement proche du système immunitaire humain, ce qui serait difficilement réalisable chez d’autres espèces. Ici, des souris immunodéficientes âgées de 6 semaines au maximum seront utilisées pour l’injection des cellules souches car le développement du système immunitaire humain prend environ 11 semaines post injection.