Résumé non technique reproduit depuis ALURES
("EC NTS/RA identifier" : NTS-FR-040569)
Objectifs et bénéfices escomptés du projet
Décrire les objectifs du projet.
Dans ce projet, nous souhaiterions produire des souris génétiquement altérées à phénotype dommageable (immunodéficience). Il s’agit d’un projet où la génération et l’élevage des souris servirait pour l’expérimentation (qui a déjà fait l’objet d’une autorisation). A terme, ce projet permettrait de comprendre l’action d’un composé encapsulé immunostimulant et son effet antitumoral. Le rôle du système immunitaire dans l’évolution des cancers est indéniable. Ces dernières années, des avancées significatives ont été réalisées dans le traitement des patients grâce à de nouvelles immunothérapies qui modulent le système immunitaire. Une molécule présente dans les bactéries a été identifiée comme particulièrement efficace pour stimuler le système immunitaire. Cependant, en dépit de ses bienfaits, sa toxicité a empêché son utilisation clinique. La détoxification de ce composé et son encapsulation a permis Réduire sa toxicité pour permettre son injection intraveineuse. Il a été décrit que le composé immunostimulant encapsulé activait deux voies différentes pour stimuler l’immunité, ayant différentes finalités lorsqu’elles sont activées. Ainsi, nous voulons mettre en évidence l’efficacité du composé encapsulé – seul ou en combinaison avec un anticorps thérapeutique utilisé en clinique, lorsque l’une de ces voies est génétiquement altérées chez des souris préalablement implantées avec des cellules tumorales.
Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?
Ce projet permettra de gérer au mieux l’élevage de souris génétiquement altérées à phénotype dommageable, et de sélectionner les souris de bon génotype pour l’expérimentation. Le schéma de croisement permet de générer un minimum de souris non-utilisables, tout en réduisant les nuisances par la mise au point d’une technique d’identification très peu invasive pour l’animal.
Nuisances prévues
À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?
Prélèvement d’une petite touffe de poils à l’aide d’une pince – 1 fois par animal, durée < 1min Dans le cas où nous ne parvenons pas à obtenir des résultats par cette technique, nous serons contraints de prélever un petit bout de la queue (1 mm) - 1 fois par animal, durée : < 1min
Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?
– risque d’infections bactériennes et virales. – Douleur légère de courte durée si biopsie de queue
Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.
88 souris gardées en vie pour les expérimentations : animaux ayant le bon profil génétique (44 souris femelles pour chaque lignée). 252 souris mises à mort : souris n’ayant pas le bon profil génétique, et couples reproducteurs.
Application de la règle des "3R"
1. Remplacement
La sensibilité des cellules tumorales aux molécules anticancéreuses dépend du système immunitaire et de ses interactions complexes. Par ailleurs, plusieurs paramètres jouant sur la diffusion du composé dans le système sanguin et les différents organes, la mise en place de la réponse immunitaire activées par le composé, sa migration dans l’organisme, son recrutement et son effet seul sur la tumeur nécessite de travailler sur un organisme entier. Pour ces raisons, les études chez le modèle souris s’avèrent essentielles
2. Réduction
Afin de produire le minimum de souris nécessaire, nous envisageons de former au plus vite des couples avec le bon profil. Ainsi, tous les individus naissants de ces couples seront utiles pour la suite de notre étude. La congélation de sperme des animaux ayant le bon profil sera réalisé afin de pouvoir faire naitre des souris avec le profil d’intérêt (permet de s’affranchir de nouveaux croisements, ainsi que de l’import des animaux en provenance des États-Unis.)
3. Raffinement
L’EU possède un statut sanitaire strict permettant de Réduire les contaminations dont sont sensibles ces souris immunodéficientes. Les animaux sont hébergés en cages ventilées, manipulées stérilement, afin de limiter tout risque d’infection. Une double paire de gant ainsi que des manchettes seront utilisées, et changées entre chaque lignée manipulée pour éviter la transmission de germes. Les éléments de raffinements, l’alimentation et la litière sont décontaminées par voie gazeuse (peroxyde d’hydrogène) avant entrée en zone. L’eau, distribuée via des poches à usage unique, est filtrée et passée aux UV. Le personnel à l’habitude de travailler avec des Animaux Génétiquement Altérés (immunodéficients et des animaux transgéniques), un suivi journalier des animaux est effectué et le moindre changement/problème est automatiquement signalé au chercheur par l’équipe. L’état général, le comportement (activité, isolement…) les critères physiques (poils hérissés, dos voussé (signe de douleur chez la souris) …), ou le moindre signe de douleur sera évalué et annoté sur une fiche de suivi pour détecter le moindre signe de souffrance et prendre les mesures nécessaires afin que le bien-être de l’animal soit respecté. La technique utilisant le prélèvement de poils plutôt qu’un petit bout de queue, moins invasive, sera mise en place au laboratoire. La mise en place des couples reproducteurs ayant le profil d’intérêt va permettre de s’affranchir des naissances inutiles. Si nécessaire, la biopsie de la queue sera réalisée précocement, à l’âge de 7-12 jours, avant l’ossification de la queue, ce qui permet de limiter la nuisance de ce geste. La taille de la biopsie est réduite à son minimum et représente au maximum 1 mm. En cas d’apparition d’une inflammation au niveau de la zone de biopsie ou d’automutilation de la queue, la plaie sera traitée selon la procédure décrite par la vétérinaire désignée jusqu’à cicatrisation. La congélation de sperme sera réalisée sur les animaux ayant le profil attendu afin de s’affranchir des nouveaux croisements ainsi que de l’import des animaux en provenance des États-Unis si nécessité d’une nouvelle utilisation de cette lignée.
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.
Les souris sont particulièrement adaptées pour l’étude de tumeurs de par la disponibilité de modèles tumoraux, de réactifs et permettent de constituer des groupes d’effectifs compatibles avec des résultats statistiquement significatif. Les souris génétiquement modifiées choisies sont des lignées stables, commercialisées et bien décrites dans de nombreuses publications scientifiques. Elles ont été choisies pour leurs caractéristiques particulière dans les réponses immunitaires. Les animaux seront croisés à maturité sexuelle, soit à 6 semaines d’âge. Pour les expérimentations, les animaux auront entre 5 à 10 semaines d’âge, en fonction des croisements obtenus et le temps mis en œuvre pour obtenir toutes les souris nécessaires. Cette tranche d’âge permet aux souris d’avoir un système immunitaire mature tout en ayant une prise tumorale optimale.