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Rôle du métabolisme du tryptophane bactérien dans l’inflammation intestinale

Types de recherche
Oncologie, Recherche appliquée, Recherche fondamentale, Système endocrinien, Système gastrointestinal, Système immunitaire, et Troubles gastrointestinaux
Mots-clés
Dysbiose, maladie inflammatoire chronique de l'intestin, et Microbiote
Souris : 1400
Souffrances
sans réveil0
légères560
modérées840
sévères0
Devenir
Mise à l'adoption0
Reproduction (ou relâché si sauvage)0
Réutilisation0
Devenir non indiqué1400

Objectifs et bénéfices escomptés du projet

Décrire les objectifs du projet.

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), sont des pathologies encore mal comprises et l’incidence de ces maladies augmente actuellement partout dans le monde, dans les pays occidentaux mais aussi dans les pays qui sont en train d’acquérir un mode de vie occidental. Il existe deux types de MICI : la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, qui se caractérisent par une inflammation intestinale responsable de diarrhées et de douleurs abdominales. Les bactéries présentes au niveau intestinal (microbiote) sont des acteurs majeurs dans notre santé et sont au cœur de la physiopathologie de ces maladies. En effet, il existe une altération de la composition (appelée dysbiose) et des fonctions de ce microbiote chez les patients souffrant de ces pathologies. Il semble exister une synergie entre les altérations du microbiote et l’inflammation intestinale. En effet, l’inflammation intestinale favorise les altérations du microbiote, mais ce dernier, une fois altéré, aggrave l’inflammation. Dans de précédentes études publiées, il a été mis en avant l’impact et l’importance d’une voie métabolique d’intérêt dans différentes pathologies. Une étude en particulier a comparé l’abondance de différents composés (métabolites) issus de cette voie métabolique dans le sérum chez des patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et des sujets sains. Il a été observé que certains métabolites produits par le microbiote intestinal étaient fortement augmentés chez les patients MICI comparé à des sujets sains. Nous étudierons l’impact de ces candidats sur l’altération du microbiote intestinal. Cette étude nous permettra de mieux comprendre les mécanismes de la maladie et de proposer de nouvelles cibles thérapeutiques.

Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?

Un bénéfice du projet sera une meilleure compréhension des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et la mise en évidence de liens précis entre les altérations du microbiote et l’inflammation intestinale retrouvée chez les patients. Un autre bénéfice sera l’identification de nouvelles stratégies thérapeutiques potentielles dans les MICI, et probablement, dans plusieurs autres maladies humaines affectées par l’altération du microbiote intestinal (maladies inflammatoires rhumatologiques, maladies métaboliques, cancer…).

Nuisances prévues

À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?

• 800 souris vigiles recevront un gavage (2 secondes) / jour pendant 4 jours sur une même semaine (au total sur cette étape = 4 gavage par souris) • Pesée des animaux et prélèvement de fèces régulier sur 1400 animaux vigiles (2 à 3 fois par semaine, en tout 12 pesées maximum par animal, 12 prélèvements de fèces maximum par animal), durée maximale de l’intervention 10 minutes par souris. • 600 souris vigiles recevront un gavage (2 secondes) / jour pendant 2 jours sur une même semaine (au total sur cette étape = 2 gavages par souris) • 600 souris vigiles, après trois semaines de colonisation bactérienne, recevront un gavage / jour (durée de l’intervention 2 secondes) (au total sur cette étape = 12 gavages par souris) • 840 souris vigiles, après trois semaine de colonisation, seront exposées à un agent chimique pendant 7 jours via leur eau de boisson, afin de créer une inflammation intestinale similaire à celle retrouvée chez les patients atteint de Maladie Inflammatoire Chronique de l’Intestin (MICI) • Prélèvement de sang sur 1400 souris anesthésiées (au total 1 seul prélèvements par souris, durée de l’intervention 1 minute maximum par souris)

Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?

Les nuisances de ce protocole proviennent principalement du traitement d’une solution induisant une inflammation du colon. En effet, ce composé induit une inflammation intestinale tout au long de l’intestin, avec des inflammations exacerbées au niveau du côlon. Les principaux symptômes visibles attendus sont : une perte de poids et des signes cliniques tels que des diarrhées et présence de sang dans les fèces. D’autres signes peuvent être observés et doivent être étroitement surveillés comme : le pelage hérissé, posture voûtée, yeux mi-clos, la mobilité de l’animal, la déshydratation et l’hypothermie. D’autres nuisances peuvent être induites par la manipulation des animaux via les méthodes d’administrations ou de prélèvements pouvant causer un stress ou un inconfort, voire une douleur chez l’animal lors de la contention et la réalisation du geste.

Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.

L’ensemble des animaux sera euthanasié à la fin de chaque procédure afin de pouvoir réaliser les différents prélèvements d’organes et réaliser les analyses nécessaires au projet de recherche.

Application de la règle des "3R"

1. Remplacement

3R / Remplacement :

Malgré le développement et l’utilisation de modèles non-animaux, un système vivant est nécessaire pour étudier les acteurs mis en jeu dans les interactions complexes entre le microbiote intestinal et son hôte dans un contexte non inflammatoire et inflammatoire. Actuellement, il n’est pas possible de recréer in vitro la complexité d’un organisme entier avec tous les acteurs cellulaires et microbiens rentrant en jeu.

2. Réduction

3R / Réduction :

Les bactéries et les composés bactériens ont été déterminés et sélectionnés via des analyses d’échantillons cliniques obtenus chez des patients MICI. Suite à cette première sélection, les bactéries et composés bactériens ont été testés sur différents paramètres in vitro afin de caractériser et confirmer nos premières hypothèses. Les données acquises sur les précédents essais nous ont permis de calculer les tailles de groupes avec des paramètres raisonnables sur le plan statistique pour prendre en compte la variabilité biologique et assurer de la robustesse de nos résultats nous utiliserons au maximum 1400 animaux. Nous adapterons chaque test statistique en fonction du type de résultats et d’analyses à effectuées

3. Raffinement

3R / Raffinement :

Dans la réalisation de ce projet, l’ensemble des expérimentations ont été mises au point afin de permettre une interprétation fiable dans le respect du bien-être animal, en limitant la douleur et le stress. Le personnel impliqué dans le projet est formé en continu pour garantir leur compétence et veille scientifique et technique en continue. Il y aura une vérification quotidienne des animaux et une observation individuelle hebdomadaire à l’occasion des interventions d’entretien (litière / abreuvement / nourriture). Les animaux seront hébergés dans des cages standards et en groupes (4 à 5 souris par cage) afin de limiter le stress lié à l’isolement. Du papier absorbant à déchiqueter, des buchettes de bois à grignoter et du snizzlenest seront ajoutés dans les cages comme enrichissement de milieu. Les souris recevront ad libitum un aliment standard stérilisé et de l’eau. Des points limites adaptés sont définis afin de Réduire au maximum la douleur ressentie par les animaux. Pas de médication prévue dans ce projet, l’injection ou l’administration de traitements analgésiques et inflammatoires ne sont pas possibles dans le cadre de modèles de colite, car ils interfèrent avec la sévérité de l’inflammation et peuvent même l’aggraver dans certains cas. Lors de la fin de l’expérimentation, les souris seront préalablement anesthésiées afin de limiter leur stress et leur inconfort.

Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.

La souris est une espèce de référence en immunologie, microbiologie et métabolisme qui sont les principales thématiques de notre projet. La souris est un modèle de recherche très largement utilisé dans l’étude de pathologies inflammatoires intestinales, notamment, car il est possible d’induire une colite chez la souris avec des réponses cliniques, tissulaires et immunitaires comparables à celles observées chez l’être humain. Pour l’étude que nous souhaiterions mener, des souris axéniques, c’est-à dire sans germes et donc sans bactéries intestinales, seront utilisées afin de pouvoir étudier l’impact de bactéries sélectionnées en contexte non inflammatoire et en modèle de colite, indépendamment de la présence d’autres microorganismes. Les souris seront colonisées à leur sevrage (3 à 4 semaines de vie) avec les bactéries sélectionnées. Une colonisation bactérienne proche de la période de sevrage permet d’éviter les altérations du système immunitaire, observées chez les souris axéniques colonisées à l’âge adulte. Après colonisation des souris axéniques, il est nécessaire d’attendre minimum 3 semaines pour que le microbiote et le système immunitaire se stabilisent.