Résumé non technique reproduit depuis ALURES
("EC NTS/RA identifier" : NTS-FR-078594)
Objectifs et bénéfices escomptés du projet
Décrire les objectifs du projet.
Le premier objectif est de poursuivre l’évaluation de la résistance de populations commerciales de bars communs à un pathogène récurrent en pisciculture : le virus de l’encéphalopathie et de la rétinopathie (VER) ou nodavirus. L’évaluation de la résistance aux pathogènes doit en effet être menée sur plusieurs générations successives afin que la sélection sur ce caractère précis soit efficace et porte ses fruits. Les bars mâles et femelles étant sexuellement matures à partir de 2 à 3 ans et de 3 à 4 ans, respectivement, il faut au minimum une période de 3 à 4 ans pour tester 2 générations successives sachant qu’en complément, les entreprises de sélection génèrent de nouvelles cohortes chaque année pour leurs besoins de production. Le deuxième objectif est d’améliorer un protocole existant d’épreuve infectieuse par un agent bactérien. Le protocole actuellement utilisé prévoit une contamination par injection intrapéritonéale du pathogène, ce qui nécessite une anesthésie et une manipulation des animaux mais a également pour inconvénient de passer les muqueuses, qui représentent une barrière de protection contre les pathogènes. Ce projet vise à mettre en place un mode de contamination par bain (pathogène mis directement dans l’eau dans laquelle évoluent les animaux), ce qui permettrait de Réduire le niveau de stress et de se rapprocher d’un mode de contamination naturel.
Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?
Les retombées attendues sont une amélioration de la santé et du bien-être des bars communs en élevages, une diminution de l’utilisation de médicaments et une optimisation de la représentativité du protocole d’infection bactérien. L’amélioration attendue de la survie est estimée entre 2 à 10% par génération de sélection en fonction de la composition des index de sélection et des pressions de sélection appliquées. L’index correspond au poids mis sur un caractère donné au moment de la sélection (qui porte sur plusieurs caractères différents) et la pression correspond au nombre d’individus sélectionnés. Les candidats à la sélection sont classés entre eux selon les performances de survie de leurs collatéraux challengés. Plus les individus sélectionnés sont bien classés, plus vite l’amélioration du caractère évolue.
Nuisances prévues
À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?
Il n’y a pas d’intervention prévue sur les animaux vigiles. Les animaux qui seront contaminés au moyen d’une injection intra-péritonéale seront anesthésiés au préalable. Chaque individu recevra une unique injection, d’une durée de moins de 10 secondes. La durée d’anesthésie ne devrait pas excéder 5 à 10 minutes par poisson, ceux-ci étant mis en bac de réveil dès l’injection réalisée.
Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?
Le projet consiste à infecter expérimentalement des poissons avec des pathogènes. Afin d’estimer de manière précise le degré de résistance des individus qui seront testés et de leurs familles, il est prévu de calibrer la mortalité induite pour obtenir une proportion de l’ordre de 40 à 50% du lot. Par ailleurs, dans l’objectif de comparer l’apparition des signes cliniques entre différents modes de contamination, une grille de points limites sera utilisée et adaptée. Les animaux qui atteindront un point limite supérieur ou égal à 4 seront mis à mort de manière compassionnelle.
Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.
Il n’est pas prévu de réutiliser les animaux survivants dans de nouvelles procédures. Par ailleurs, du fait de la nature des essais réalisés et pour des raisons sanitaires, il n’est pas envisageable de transporter les animaux dans leur ferme d’origine. En conséquence, à la fin de chaque procédure, les animaux survivants seront mis à mort.
Application de la règle des "3R"
1. Remplacement
Il n’existe pas d’alternative in vitro pour ce projet. L’évaluation de la résistance d’individus à un pathogène à des fins d’amélioration génétique progressive de la population doit se faire sur des animaux vigiles capables de mettre en œuvre des systèmes de défense complexes (immunité).
2. Réduction
Pour répondre au 1er objectif, le nombre de poissons utilisé est réduit au minimum requis par les méthodes d’évaluation génétique. Le principe est que les individus testés dans le projet servent à évaluer et classer leurs collatéraux (frères/sœurs) restés en pisciculture et qui seront sélectionnés. De ce fait, le meilleur compromis doit être trouvé entre un nombre faible de poissons testés et une classification précise de leurs collatéraux en ferme. Pour l’objectif 2, Le nombre de poissons a été déterminé par une approche statistique pour observer une différence de proportion significative.
3. Raffinement
Les mesures de Raffinement viseront à assurer des conditions optimales d’hébergement des animaux, à savoir, un volume d’eau adapté en circuit ouvert avec une oxygénation suffisante en fonction de la biomasse, un rythme jour/nuit naturel, la présence de suffisamment de congénères pour exprimer un répertoire comportemental riche, une distribution d’aliment deux fois par jour adaptée à leur stade de développement et l’intégration de couvercles sur une partie des bassins pour générer des zones d’ombres. Du fait de la nature des tests entrepris, la mort des poissons est une donnée attendue. Cependant, dans le but d’atteindre le 2nd objectif, les opérateurs mettront à mort de manière compassionnelle les animaux lorsque les points limites définis seront atteints.
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.
Le bar commun (Dicentrarchus labrax) fait l’objet d’une forte production en France, notamment au sein d’écloseries pour des fins d’exportation. Ce poisson est par ailleurs particulièrement sensible aux pathogènes bactériens de genre Vibrio et au VER et des épisodes de maladies sont régulièrement constatées au sein de fermes aquacoles en mer, renforcés par les effets du changement climatique. Il s’agit d’une des espèces produites par les partenaires du projet pour lesquels les poissons sont testés. Les animaux testés sont des juvéniles de poids moyen entre 3 et 30g selon les essais. Les individus juvéniles sont sensibles aux pathogènes et en terme d’espace, leur petite taille permet de les étudier et de les infecter dans de bonnes conditions expérimentales.