
Résumé non technique d'un projet d'expérimentation animale, reproduit depuis ALURES
("EC NTS/RA identifier" : NTS-FR-082556)
Objectifs et bénéfices escomptés du projet
Décrire les objectifs du projet.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le vieillissement de la population s’accélère partout à travers le monde. Combiné à l’allongement de l’espérance de vie, il en découle une augmentation des problèmes de santé liées au vieillissement, notamment les douleurs chroniques. En effet, la prévalence de la douleur chronique augmente avec l’âge. Elle passe de 6 pourcents chez l’enfant à 19 pourcents au sein de la population adulte, et dépasse les 30 pourcents après 65 ans pouvant aller jusqu’à 75 pourcents dans la maladie d’Alzheimer et de 86 pourcents dans la maladie de Parkinson. Ces symptômes de douleurs sont donc fortement accentués lors du vieillissement pathologique. Ils aggravent les symptômes de ces pathologies et de ce fait, impactent négativement la qualité de vie des patients, représentant un problème sociétal majeur. L’objectif de ce projet est d’étudier les réseaux cérébraux de la douleur dans des modèles animaux de la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson afin de mieux de comprendre les mécanismes du développement des douleurs chroniques favorisant l’identification de stratégies thérapeutiques efficaces.
Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?
La maladie de Parkinson et la maladie d’Alzheimer se caractérisent par de nombreux symptômes incluant des douleurs chroniques qui ont un fort impact sur la qualité de vie des patients, entre autre, en aggravant les autres symptômes connus dans ces pathologies. Nous cherchons à comprendre certains mécanismes dans le cerveau qui induisent le développement de ces douleurs chroniques car ce n’est pas connu à l’heure actuelle. Comprendre les mécanismes de développement de ces symptômes est une première étape essentielle pour pouvoir ensuite développer des stratégies thérapeutiques ciblées et efficaces. Ces travaux auront également pour bénéfice de mettre en lumière l’existence de ces symptômes, encore peu reconnus lors de la prise en charge clinique de ces pathologies, en particulier chez les patients Alzheimer.
Nuisances prévues
À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?
1) L’ensemble des souris participeront à des tests comportementaux, pour évaluer leurs capacités sensorielles pouvant être impactées par les modèles pathologiques (un test tous les deux jours pendant 15 jours, durée 5 à 30 minutes). 2) La mise en place du modèle de souris parkinsoniennes se fait par chirurgie du cerveau (1 chirurgie de 30 minutes incluant l’anesthésie). 3) Sur une partie des souris, l’activité des neurones du cerveau sera évaluée nécessitant une chirurgie du cerveau (1 chirurgie de 40 minutes incluant l’anesthésie). 4) Sur une partie des souris, l’étude permettant de colorer les neurones pour mieux connaitre leur organisation nécessite une chirurgie du cerveau (1 chirurgie de 30 minutes incluant l’anesthésie).
Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?
– L’ensemble des souris participera à des tests comportementaux qui peuvent induire un stress léger lors du déplacement des animaux vers les salles expérimentales et induire une douleur légère lors de l’évaluation des seuils de douleur des souris. – La mise en place du modèle de souris parkinsoniennes se fait par chirurgie du cerveau pouvant induire un stress modéré lors du déplacement des souris vers la salle chirurgicale, lors de l’anesthésie et du réveil post-chirurgical. – Le modèle de souris parkinsoniennes implique la mise en place d’un état pathologique chez le rongeur induisant une perte de poids. – Le modèle de souris Alzheimer présente des défauts de mémorisation à partir de l’âge de 8 mois. – Les deux évaluations mesurant l’activité des neurones du cerveau peuvent induire un stress léger lors du déplacement des animaux vers les salles expérimentales.
Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.
Tous les animaux seront mis à mort pour analyse des tissues.
Application de la règle des "3R"
1. Remplacement
Il n’existe aucune alternative expérimentale nous permettant d’éviter l’utilisation d’animaux vivants pour évaluer les transmissions de signaux naturels dans le cerveau tels que dans ce projet. Les études comportementales prévues ne peuvent se faire que sur des animaux vivants.
2. Réduction
Le nombre d’animaux sera limité au nombre minimum nécessaire par groupe de manière à le Réduire au maximum tout en garantissant la validité statistique des résultats, et sans compromettre les objectifs du projet. Ce nombre a été estimé par des expériences antérieures ayant permis d’obtenir un nombre de données sur chaque animal suffisant pour réaliser les analyses statistiques prévues. Les souris seront testées individuellement (une souris par jour) et les résultats analysés rapidement suite au test. Si les résultats obtenus permettent de conclure nos hypothèses, l’ensemble des animaux prévu ne sera pas utilisé.
3. Raffinement
1) Les souris auront une semaine d’habituation à la salle où elles sont hébergées avant de commencer les expériences. 2) Les souris seront habituées à la nouvelle pièce expérimentale une heure avant la réalisation des tests évaluant le comportement des souris et ceux permettant l’étude de l’activité des neurones afin de Réduire le stress léger lié aux changement d’environnement. 3) Les tests comportementaux mesurant les seuils de douleur des animaux seront arrêtés dès les premiers signes de gênes de la souris. 4) les chirurgies sur le cerveau seront effectuées sous anesthésie générale avec une double couverture anti-douleur (générale et locale). 5) Un soin spécial (hydratation et nourriture enrichie) est mis en place pour limiter l’impact du modèle parkinsonien sur la perte de poids des souris. 6) les souris Alzheimer présentent des problèmes de mémoires à partir de l’âge de 8 mois et un vieillissement précoce à partir de l’âge de 12 mois. Les souris utilisées dans ce projet ne seront pas testées après l’âge de 8 mois pour minimiser l’impact de la pathologie sur leur bien être. 7) une échelle de cotation basée sur des signes indicatifs de gêne ou de douleur sera utilisée afin d’évaluer l’état général de chaque animal et de définir le point limite, permettant ainsi de prendre le plus rapidement possible des mesures nécessaires pour préserver le bien-être de l’animal.
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.
Le modèle souris permet d’avoir accès à des modèles génétiquements modifiés mimant certaines pathologies humaines. Dans le cas des souris Alzheimer, le modèle génétiquement modifié de ce projet exprime des mutations génétiques connues chez l’humain impliquées dans les formes familiales génétiques de la maladie. De plus, les parties du cerveau impliquées dans la mémoire sont les mêmes chez la souris et chez l’homme. Le modèle de souris parkinsoniennes est également justifié par des similarités des parties du cerveau impactées dans la maladie de Parkinson. Nous utiliserons des souris adultes de 3, 6 et 8 mois pour évaluer l’impact du développement de la pathologie sur la sensibilité à la douleur et le fonctionnement des parties du cerveau impliquées dans la Réduction de la sensation de la douleur chez les souris Alzheimer et parkinsoniennes.