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Suivi de l’immunité cutanée dans un modèle d’allergie

Types de recherche
Recherche appliquée et Troubles immunitaires
Mots-clés
Allergie, inflammation, et peau
Souris : 360
Souffrances
sans réveil0
légères0
modérées360
sévères0
Devenir
Mise à l'adoption0
Reproduction (ou relâché si sauvage)0
Réutilisation0
Devenir non indiqué360

Objectifs et bénéfices escomptés du projet

Décrire les objectifs du projet.

Les eczémas allergiques tels que l’eczéma de contact (colorants, produits chimiques, nickel…) ou l’eczéma atopique (acariens, moisissures, poils de chien/chat…) se caractérisent par des lésions cutanées et sont dues à une réaction allergique. Ces eczémas touchent plus de 15% de la population. La cause des eczémas est complexe et reste mal comprise à ce jour. Ces dernières années, une population de cellules immunitaires (appelées Trm), ayant une fonction de mémoire à long terme et résidant dans les tissus a été mise en évidence. Ces cellules particulières patrouillent dans la peau à l’interface entre l’organisme et l’environnement. Il a été montré que ces cellules sont impliquées dans la récidive et la sévérité de l’eczéma. En effet, une des caractéristiques cliniques de l’eczéma est qu’il se développe sous forme de poussées, entrecoupées de périodes de rémission. Lors des poussées, dont la sévérité augmente généralement au cours du temps, les lésions reviennent préférentiellement sur les sites antérieurement atteints. Cette étude vise à évaluer le devenir des Trm au cours du temps (et notamment leur capacité à recirculer dans l’organisme). Puisqu’il a été montré que les Trm sont impliqués dans la récidive et la sévérité de l’eczéma, nous espérons que mieux connaitre le devenir de ces cellules nous permettra à terme de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques adaptées. En effet, les traitements actuels préconisés dans ces eczémas (notamment les dermocorticoïdes (anti-inflammatoires)), bien que permettant de soulager les symptômes de l’eczéma, ne permettent pas d’empêcher les récidives de cette maladie.

Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?

Ce projet permettra une meilleure compréhension de la physiopathologie de l’eczéma et une meilleure compréhension du cycle de vie, et en particulier du devenir des cellules responsables des poussées d’eczéma.

Nuisances prévues

À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?

Dans toutes les procédures : les animaux recevront une application cutanée de produit allergisant et irritant sur leur ventre rasé au début des procédures. Cette procédure (rasage + application du produit) sera réalisée sur animal vigile et durera au maximum 1 minute. 4 jours après, tous les animaux seront rasés et dépilés au niveau du dos, sous anesthésie gazeuse (durée de l’anesthésie : 2-3 minutes). Le lendemain, tous les animaux recevront une application de produit allergisant sur leurs oreilles et sur leur dos. Cette intervention sera réalisée sous anesthésie profonde (durée de l’anesthésie : environ 40 minutes), induite après injection d’un produit anesthésiant (durée de la procédure d’injection : 10 secondes). Dans toutes les procédures, les oreilles des souris seront mesurées 5 fois par semaine, pendant 2 semaines maximum. Ces mesures seront effectuées sous anesthésie gazeuse (durée de l’anesthésie : 2-3 minutes). Dans toutes les procédures, les animaux seront pesés 1 fois (durée de la pesée : 30 secondes). Dans toutes les procédures, les animaux recevront des injections à l’abdomen (procédures 1, 2 et 3 : 1 injection ; procédures 4 et 5 : 2 injections). Ce traitement sera réalisé sur animal vigile (durée de la procédure d’injection : 10 secondes). Dans toutes les procédures, les oreilles et la peau du dos des souris seront exposées à une lumière violette pendant une durée maximale de 10 minutes. Cette procédure sera réalisée sous anesthésie gazeuse (durée de l’anesthésie : 10 minutes maximum). Dans les procédures 4 et 5, les animaux recevront une injection dans le sinus de l’oeil (durée de l’injection : 30 secondes). Cette procédure sera réalisée sous anesthésie gazeuse (durée de l’anesthésie : 2-3 minutes), après application d’un anesthésiant local (durée de l’application de l’anesthésiant : 30 secondes). Dans les procédures 4 et 5, les animaux seront également soumis à un prélèvement sanguin (durée du prélevement : 30 secondes), après application d’un anesthésiant local (durée de l’application de l’anesthésiant : 30 secondes).

Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?

Les effets indésirables possibles sont : i) une légère douleur au point d’injection lors des injections dans l’abdomen et dans le sinus de l’oeil ; ii) le stress généré par l’anesthésie et/ou l’application d’une molécule allergisante sur la peau ; iii) une légère douleur et le stress généré par les prélèvements de sang et les injections dans le sinus de l’oeil ; iv) une légère inflammation au niveau de l’oeil suite à l’injection ; v) une légère inflammation (pouvant induire un grattage léger) au niveau des oreilles ou du ventre, après application de la molécule allergisante ; vi) une légère brûlure type coup de soleil au niveau des zones de peau exposées à la lumière violette.

Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.

Tous les animaux sont mis à mort en fin de procédure afin de pouvoir prélever leurs oreilles, la peau du dos, leurs ganglions (et éventuellement leur rate et leur sang). Ces différents organes sont ensuite utilisés pour analyser la réponse immunitaire.

Application de la règle des "3R"

1. Remplacement

3R / Remplacement :

Aucun test in vitro ne permet de récapituler de manière satisfaisante la complexité de la réaction immunitaire de la peau et des organes immunitaires associés, dans le cadre de l’allergie. En effet, les cellules que nous étudions dans ce projet sont des cellules initialement circulantes, qui pénètrent dans le tissu suite à la ré-application de l’allergène sur la peau de l’animal et recirculent ensuite progressivement dans l’organisme.

2. Réduction

3R / Réduction :

L’estimation du nombre d’animaux par groupe est réalisée sur la base de notre expérience ainsi que sur la littérature scientifique et a été réduit au maximum sans mettre en péril une interprétation statistique de nos résultats. Aussi, un minimum de 10 animaux par groupe expérimental est nécessaire afin de réaliser des analyses statistiques pertinentes et robustes. A noter que les expérimentations décrites ici indiquent le nombre maximum d’animaux susceptibles d’être utilisés dans ce projet. En effet, le nombre d’animaux nécessaire pourra diminuer en fonction des résultats obtenus. Par exemple, l’une des procédures sera scindée en 2 parties et la 2ème partie ne sera réalisée qu’en cas d’échec de la 1ère. D’autre part, seules 3 procédures sur les 5 seront réalisées dans ce projet (le choix des procédures réalisées dépendra du nombre d’animaux génétiquement modifiés obtenus (et de leur âge)).

3. Raffinement

3R / Raffinement :

Afin d’optimiser le bien-être des souris, nous réaliserons une observation clinique des animaux 5 fois par semaine (durant les 2 premières semaines de chacune des procédures) puis de manière hebdomadaire jusqu’à la mise à mort des animaux. Nous attacherons ainsi une grande importance à l’apparence physique externe et aux changements comportementaux de ceux-ci. Dans le cadre de ce projet, les animaux seront anesthésiés (anesthésie volatile, profonde ou locale) pour chaque geste entraînant ou pouvant entraîner un stress ou une douleur pour l’animal, geste invasif ou non. L’application d’un produit anti-inflammatoire ou cicatrisant n’est pas envisageable pour les souris présentant des lésions d’eczéma car cela risquerait de perturber le déroulé de la réponse inflammatoire et donc d’impacter les cellules étudiées dans cette étude. Dès lors, les animaux présentant des signes de grattage excessif seront immédiatement mis à mort. D’une manière générale, les points limites de toutes les procédures ont été définis précisemment et consciencieusement afin d’éviter toute souffrance animale.

Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.

La souris est un modèle très utilisé pour étudier les pathologies inflammatoires telle que l’allergie en raison des nombreux outils mis à disposition pour l’analyse des réponses immunes et en raison de l’existence d’une grande variété de lignées transgéniques. De plus, de nombreux produits, spécifiques à l’immunologie ne sont disponibles que chez la souris. Cette espèce est également proche de l’homme en ce qui concerne certains marqueurs de la réponse immunologique comme la production de molécules inflammatoires ou l’induction de différentes populations de cellules mémoires. De plus, les travaux de recherche sur les cellules étudiées dans ce projet sont également réalisés chez la souris. Dès lors, dans l’optique de pouvoir confronter nos résultats à ceux obtenus par d’autres, l’utilisation du modèle murin est indispensable à notre étude. Nous utiliserons des animaux adultes de 6 semaines à 12 mois pour pouvoir induire une réponse immunitaire chez des animaux possédant un système immunitaire complètement mature. Nous avons choisi d’inclure des animaux de tous âges afin d’utiliser au mieux les animaux transgéniques qui seront disponibles et parce que nous savons, grâce à des expériences antérieures, que la réponse immunitaire que nous étudions est comparable chez des souris de 12 mois et chez des animaux plus jeunes.