Résumé non technique d'un projet d'expérimentation animale, reproduit depuis ALURES
("EC NTS/RA identifier" : NTS-FR-150475)
Objectifs et bénéfices escomptés du projet
Décrire les objectifs du projet.
Dans le cadre des projets utilisant des animaux à des fins scientifiques (soumis indépendamment à des demandes d’autorisation de projet), des modèles animaux précliniques génétiquement modifiés sont développés et élevés. Dans ce but, il est important de détecter et gérer les pathologies induites par les mutations dans les élevages (appelé phénotypes dommageables) de ces modèles et de bien caractériser génétiquement les animaux produits (appelé : le génotypage). L’ensemble permet un élevage adapté pour constituer les lots expérimentaux et maintenir une production régulière et optimisée aux besoins des scientifiques
Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?
Pour le bénéfice direct, ce projet permet d’optimiser la gestion et l’élevage des modèles animaux génétiquement modifiés qui seront mis à disposition des chercheurs pour les expérimentations qui seront faites à l’issue de ce projet. Il permet également de prendre en charge rapidement et donc de minimiser les souffrances qui pourraient être induites par les mutations des modèles animaux. Il y a également un bénéfice indirect, car les modèles précliniques génétiquement modifiés permettent de reproduire chez l’animal des pathologies humaines
Nuisances prévues
À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?
Au moment du tatouage des phalanges, les souris vigiles seront prélevées d’un petit bout de tissu à l’oreille (3mm maximum de tissu), l’intervention dure 5 secondes et se fait une seule fois par animal. Certaines mutations chez des souris génétiquement modifiées peuvent entrainer des nuisances (phénotype dommageable) durant l’élevage chez l’animal. Elles apparaissent à différents temps de la vie de l’animal et sont directement pris en charge.
Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?
Les nuisances lors d’un prélèvement de tissu pour le génotypage sont essentiellement du stress léger lors de la contention et de la douleur légère lors de la coupe du tissu. En fonction du modèle de pathologie, les mutations entrainant un phénotype dommageable, induisent en général et à des degrés divers, des douleurs, de l’inconfort, des difficultés à se déplacer et pour certaines des mortalités selon le génotype.
Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.
Suite aux procédures de biopsies d’oreille pour la caractérisation génétique des animaux le devenir peut-être soit l’euthanasie car la combinaison de gènes n’est pas utilisable pour les expérimentations et l’élevage, soit les animaux sont gardés en vie pour renouveler les reproducteurs en élevage ou sont utilisés sur des projets expérimentaux prévus pour ces animaux. En élevage les animaux pourront être euthanasiés pour la gestion de la colonie.
Application de la règle des "3R"
1. Remplacement
Ce projet est nécessaire pour la production et la mise à disposition pour des projets scientifiques d’animaux modèles génétiquement altérés. Les modèles animaux sont justifiés par la nécessité de caractériser des mécanismes ou pathologies complexes qui font intervenir plusieurs grands systèmes biologiques entre eux (en Neuroscience notamment). Les chercheurs utilisent ces modèles le plus souvent après avoir testé leurs hypothèses sur des systèmes moléculaires et cellulaires. Les chercheurs justifint le Remplacement dans leurs demandes d’autorisation de projets expérimentaux. Les mécanismes de pathologies complexes faisant intervenir de nombreux tissus et interactions cellulaires, le recours à l’animal dans son ensemble est indispensable
2. Réduction
La production sera rationnalisée afin de ne pas produire plus d’animaux que nécessaire pour le maintien de lignée et la production de lots expérimentaux. Les animaux produits, font tous l’objet en amont d’une analyse statistique pour permettre la détermination des lots expérimentaux et l’analyse des résultats. Les lignées non utilisées sont sécurisées par cryoconservation des gamètes ou des embryons et l’élevage est arrêté. La Réduction en élevage nécessite une optimisation de l’âge des animaux géniteurs afin d’obtenir la plus grande descendance avec un minimum de cages d’accouplement. Elle nécessite aussi un choix approprié des génotypes des géniteurs. Lorsque c’est possible, nous privilégions des schémas d’accouplement ne nécessitant pas de génotypage en croisant des animaux qui sont tous les 2 porteurs des gènes d’intérêt. Les prélèvements de bulbes pileux pour génotypage sont en cours de développement mais il est encore nécessaire d’avoir recours au prélèvement d’un bout d’oreille.
3. Raffinement
Les techniques de prélèvement de tissus pour le génotypage sont effectuées en routine et le geste est très court et précis. La douleur est légère. L’utilisation de pommade ou de spray anesthésiant ajouterait une contention et une gêne pour l’animal durant l’application et le temps d’action..L’analgésie par injection n’est aussi pas recommandée car la piqûre augmente la nuisance sur l’animal. Entre 7 et 15 jours après la naissance, l’animal est pris en contention pour le tatouage aux phalanges et la biopsie d’oreille est rapidement effectuée. L’animal est remis dans sa cage. En cas de mauvaise reprise de l’activité, il sera pris en charge. Les observations quotidiennes permettent de s’assurer de la bonne cicatrisation. En cas de mauvaise cicatrisation (point limite) des pommades cicatrisantes peuvent être utilisées. Pour le Raffinement des phénotypes dommageables, les lignées sont aujourd’hui bien connues et le phénotype bien caractérisé. La stratégie de Raffinement est de mettre en place le plus tôt possible une procédure de surveillance de l’apparition des nuisances (le caractère spécifique du phénotype ne nécessite pas l’utilisation d’une grille pour la détermination du point limite). Un enrichissement de l’habitat sera fait grâce à des maisonnettes et des carrés de coton qui permettent l’expression des comportements de nidification et favorisent la survie et la protection des jeunes animaux.
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.
La création de modèles pour comprendre des pathologies humaines est très développée chez la souris car les outils pour générer ces modèles génétiquement modifiés sont très efficaces. D’autre part, la souris est un mammifère avec de nombreuses similitudes dans les processus biologiques avec l’homme. Son temps de génération est considéré court (3 mois) et son élevage simple en laboratoire. L’essentiel des lignées sont génotypées avant 15 jours pour permettre d’avoir le résultat de génotypage au sevrage et de sélectionner uniquement les animaux d’intérêt à l’âge adulte