Résumé non technique d'un projet d'expérimentation animale, reproduit depuis ALURES
("EC NTS/RA identifier" : NTS-FR-227157)
Objectifs et bénéfices escomptés du projet
Décrire les objectifs du projet.
Selon l’OMS, les maladies infectieuses sont responsables dans le monde de 17 millions de décès par an, soit un tiers de la mortalité et 43 % des décès dans les pays en voie de développement (contre 1 % dans les pays industrialisés). Les maladies infectieuses recouvrent un large spectre de pathologies bénignes comme le rhume ou l’angine, mais également très graves comme l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine, les hépatites, le paludisme, la tuberculose, etc. Si la recherche a permis l’éradication de certaines d’entre elles grâce à la mise au point de vaccins spécifiques et des antibiotiques, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour que toutes ces pathologies soient traitées. Dans le cas du développement d’un vaccin, il convient de s’assurer que le candidat vaccinal permet d’induire une réaction immunitaire spécifique chez l’animal sain après injection, permettant le développement d’anticorps spécifiques contre la pathologie visée, avant la réalisation d’études d’efficacité (challenge vaccinal). Ce projet a donc pour objectif de caractériser l’immunogénicité de candidats vaccins après administration chez le cobaye.
Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?
Ce projet permettra de sélectionner de nouveaux candidats vaccins pour des études d’efficacité, et ainsi contribuer au développement de nouveaux vaccins contre de nouvelles cibles ou plus performants que ceux actuellement disponible sur le marché.
Nuisances prévues
À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?
Les animaux seront soumis à une injection unique ou répétée (maximum 3 injections durant l’étude) par voie per-os, sous-cutanée, intrapéritonéale (vigiles) ou intramusculaire (sous anesthésie) des produits tests en respectant les volumes d’injection recommandés. Sur animaux vigiles, ces administrations seront réalisées en environ 1 minute, pour les administrations IM réalisées sous anesthésie la durée est d’environ 5 minutes. Des prélèvements sanguins seront réalisés sur animaux anesthésiés au maximum 1 fois par semaine (et avant euthanasie) jusqu’à la fin de l’étude en respectant les volumes éthiques recommandés. Un prélèvement s’effectue en moyenne en 5 minutes (anesthésie comprise).
Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?
Les animaux pourront présenter des réactions immunitaires différentes selon les produits testés. Il est possible que leur système immunitaire soit affaibli entrainant l’apparition de signes cliniques (général : perte de poids, prostration, Réduction de la mobilité ou local : rougeur, gonflements, lésions au site d’injection). Les animaux seront manipulés régulièrement pour différents actes (pesées, administration des produits, prélèvements de sang) et pourront subir plusieurs anesthésies au cours des études susceptibles d’induire un stress.
Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.
Les animaux seront euthanasiés à la fin du protocole car seul des animaux naïfs peuvent être utilisés, ils ne pourront donc pas être inclus dans d’autres protocoles. De plus dans certains cas, des organes pertinents (tels que la rate, les ganglions lymphatiques et la moelle osseuse) seront prélevés pour déterminer l’immunogénicité des produits testés.
Application de la règle des "3R"
1. Remplacement
Le recours à l’expérimentation animale est nécessaire afin de pouvoir caractériser l’immunogénicité d’un produit dans un organisme entier vivant (modélisation d’une situation clinique). Actuellement, il n’existe pas de méthode alternative permettant de modéliser de manière fiable la réaction immunitaire induite d’un produit dans un organisme vivant.
2. Réduction
Afin d’obtenir des résultats statistiquement exploitables permettant de conclure sur un réel pouvoir immunogène du traitement testé, des groupes d’au moins 5 animaux seront constitués. Un groupe contrôle ne sera pas systèmatiquement prévu car un prélèvement de sang « baseline » sera réalisée en amont des administrations sur tout les animaux et servira de contrôle pour l’ensemble des anaylses de l’étude (dosage des anticorps spécifiques et/ou analyses biochimiques).
3. Raffinement
Une période d’acclimatation de 7 jours minimum sera respectée pour les cobayes. Les animaux seront hébergés en groupes sociaux en parcs ou en cages (hors isolement des animaux pour agressivité ou blessure qui pourra être jugé nécessaire par le vétérinaire) avec les enrichissements appropriés (bâtonnets de bois, galets de foin ainsi qu’une plateforme et une cachette). Les animaux seront observés quotidiennement afin de déceler précocement tout signe clinique anormal et de mettre en place des mesures de prise en charge aussi rapidement que possible (mesures de soutien de type désinfection de plaies, hydratation, isolement etc. ou mise à mort si nécessaire). Des pesées régulières seront réalisées : minimum 1 fois par semaine et entre 24 et 72h post-administration des candidats vaccinaux. La fréquence des pesées pourra être augmentée en fonction de l’état clinique des animaux : une pesée quotidienne sera réalisée si l’animal est en perte de poids égale ou supérieure à 15% de son poids maximal atteint durant l’étude. Dans les 24 à 72h post-administration des candidats vaccinaux, une observation du site d’injection sera réalisée pour s’assurer qu’aucune anomalie n’est visible. Les administrations des produits en intramusculaire seront réalisés sous anesthésie. Lors des anesthésies, du gel oculaire sera appliqué sur la cornée des animaux pour éviter une déshydratation et une attention particulière sera portée pour éviter l’hypothermie : mise en place de tapis chauffant et/ou réveil des animaux sous lampe chauffante.
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.
Le cobaye a été choisi pour ce projet car le système immunitaire de cette espèce est très bien caractérisé et la réponse immunitaire est robuste. De plus, le cobaye présente une similarité immunologique plus proche de celle de l’homme comparé à d’autres modèles animaux tels que la souris, permettant ainsi de mieux prédire la réponse immunitaire chez l’homme. Les animaux seront inclus dans les études entre 250 et 500g correspondant à environ entre 3 et 6 semaines pour les mâles et entre 4 et 7 semaines pour les femelles. A ce stade de développement les animaux sont adultes et ont un système immunitaire mature. Leur poids permet le prélèvement de volume de sang suffisant et répété pour réaliser les analyses du taux d’immunogénicité mais également d’autres tests biochimiques.