Résumé non technique reproduit depuis ALURES
("EC NTS/RA identifier" : NTS-FR-268516)
Objectifs et bénéfices escomptés du projet
Décrire les objectifs du projet.
Les végétaux offrent une action globale au sein de l’organisme en agissant à plusieurs niveaux et en régulant différentes fonctions. Ces dernières années, les progrès en chimie ont permis l’extraction et la mise en évidence de principes actifs de certaines plantes, permettant d’accompagner la santé des individus (sommeil, digestion, stress, etc…). L’impact du régime alimentaire sur la modulation de notre microbiome intestinal a déjà été établit chez la souris comme chez l’Homme. Au sein de notre laboratoire, nous avons démontré l’association entre le microbiote intestinal et l’efficacité des traitements immunothérapeutiques dans le traitement du mélanome, du fibrosarcome et du carcinome rénal à cellules claires. Cet environnement intestinal est un haut lieu d’échange où communiquent les cellules épithéliales et le système immunitaire de l’individu avec un milliard de micro-organismes. De nos jours, les individus souhaitent de plus en plus se tourner vers l’emploi de produits dits naturels afin de renforcer leur microbiote intestinal et leur système immunitaire tandis que les industriels cherchent sans cesse à approfondir leur expertise sur les propriétés des végétaux. C’est dans cette optique que nous nous intéresserons à l’impact de la prise d’extraits de plantes sur la réponse immunitaire dans un contexte oncologique, en association avec des traitements immunothérapeutiques. Le but de ce projet est d’étudier le potentiel thérapeutique des extraits de plante afin d’améliorer le parcours thérapeutique des patients avec ceux-ci tout en approfondissant nos connaissances sur les propriétés de certains végétaux.
Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?
Ce projet a pour but d’étudier l’effet de la bioactivité de certains extraits de plantes et/ou composés actifs sur la croissance tumorale, la réponse immunitaire et l’efficacité anti-tumorale des traitements immunothérapeutiques. Ainsi, nous pourrions approfondir nos connaissances concernant certains végétaux et ainsi, utiliser leurs propriétés afin de répondre aux besoins médicaux des patients. Cela se traduirait par l’accompagnement de la prise de traitements immunothérapeutiques par des extraits de plantes ou composés actifs, que l’on retrouve déjà dans nos pharmacies de proximité, permettant l’amélioration de la réponse anti-tumorale dans des cancers reconnus comme agressifs (rein et mélanome). Aussi, nous pourrions moduler positivement la balance « bonnes » bactéries/ « mauvaises » bactéries au sein du microbiote intestinal, au bénéfice des patients atteints de ces cancers.
Nuisances prévues
À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?
Les animaux auront des injections de tumeurs, réalisés sous anesthésie (durée 2 minutes, une par souris), ou des injections orthotopiques (injection chirurgicale dans l’organe) sous anesthésie générale (durée 10 minutes, une par souris). Les injections des traitements immunothérapeutiques se feront tous les 3 jours pendant 2 semaines, durée 2 minutes. Nous réaliserons également des gavages d’extraits de plantes ou de composés actifs issus de ces plantes, 3 fois par semaine pendant 3 à 4 semaines, durée 2 minutes. Des prélèvements sanguins seront également effectués sur les animaux, sous anesthésie générale (n=5, durée 5 minutes au maximum).
Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?
Les animaux pourront subir un stress léger lié aux manipulations (préhension). Ils auront des injections en sous-cutanées ou par voie chirurgicale au niveau rénal, et des gavages d’extraits de plantes ou de composés actifs issus de ces plantes. Les injections sous-cutanées et intrapéritonéales provoquent une douleur transitoire légère et seront donc faites sous anesthésie. Les gavages provoquent une contrainte légère. La croissance des tumeurs dans le rein est bien tolérée et provoque des conséquences au maximum modérées.
Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.
Les animaux seront euthanasiés afin d’effectuer des analyses sur divers organes et tissus.
Application de la règle des "3R"
1. Remplacement
Pour la réalisation de ce projet, l’utilisation d’animaux vivants est indispensable car seul un animal vivant, entier, peut permettre d’étudier dans leur globalité le microbiote, l’immunité anti-tumorale et l’effet des immunothérapies sur la réponse anti-tumorale dans un contexte tumoral, avec toutes les intéractions nécessaires. Il est actuellement impossible de reproduire toutes ces interactions in vitro ou ex vivo.
2. Réduction
Pour la réalisation de cette étude, nous regrouperons les expérimentations dans le but de Réduire le nombre d’animaux contrôles. Nous mènerons cette étude de façon séquetielle pour que chaque procédure fasse suite à la validation de l’hypothèse précédente. Chaque expérimentation concluante sera répétée une seconde fois, afin d’éliminer le biais d’expérimentation et de s’assurer de la validité de nos observations. Dans le cas où la procédure s’avère non concluante, l’expérimentation ne sera pas répétée et le protocole sera arrêté, ce qui diminuera le nombre de souris. Le calcul du nombre d’animaux par groupe a été réalisé grâce à un test statistique, ce qui nous a permis d’établir un nombre de 8 souris par groupe.
3. Raffinement
Les animaux seront hébergés dans le respect de leur bien-être : régime alimentaire adapté et une eau stérile correspondant à leurs besoins, ainsi qu’un enrichissement adapté à l’espèce utilisé. Les animaux seront mis en quarantaine pendant une semaine avant le début de l’expérimentation, afin de leur permettre de s’acclimater à leur nouvel environnement. Dès le début des procédures, les souris auront un examen clinique quotidien afin de s’assurer de leur bien-être tout au long des procédures, suivant des critères pré-définis (poids, aspect du pelage et de la dentition, comportement social, taille et aspect de la tumeur). Des points limites ont ainsi été définis et seront strictement appliqués. Les injections et prélèvements sanguins se feront sous anesthésie. Les souris faisant partie des groupes nécessitant une chirurgie bénéficieront d’un suivi post-opératoire spécifique durant lequel nous leur administrerons des analgésiques.
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.
La génétique de la souris est proche de celle de l’Homme et bien décrite au niveau de la littérature scientifique, ce qui rend comparable les voies de signalisation immunologiques des tumeures entre l’Homme et la souris.Les modèles de tumeur que nous utiliseront sont issus de lignées cellulaires murines. Animaux à maturité sexuelle, entre 7 et 8 semaines, ce qui nous permettra d’étudier le système immunitaire à un stade de développement optimal et fonctionnel.