Résumé non technique reproduit depuis ALURES
("EC NTS/RA identifier" : NTS-FR-407226)
Objectifs et bénéfices escomptés du projet
Décrire les objectifs du projet.
La douleur neuropathique affecte 8 à 10% de la population et, dans nombre de cas, est réfractaire aux traitements actuellement disponibles y compris les opiacés forts, tels que la morphine, ciblant le récepteur opioïde mu. L’association des récepteurs opioïdes mu avec les récepteurs opioïdes delta génère une nouvelle entité fonctionnelle appelée hétéromères opioïdes mu-delta. Les données de la littérature indiquent que l’activation de ces hétéromères induit une analgésie associée à moins d’effets indésirables. Notre projet a pour but d’identifier les circuits neuronaux activés en réponse à une administration aiguë ou répétée d’une molécule ciblant les hétéromères mu-delta et de les comparer à ceux activés par la morphine, molécule de référence en clinique, pour en identifier les spécificités. L’activation neuronale et les concentrations en neurotransmetteurs seront évaluées en souris neuropathiques ou en condition contrôle. L’utilisation de lignées de souris n’exprimant qu’un seul récepteur permettra de s’assurer que les molécules testées n’ont pas d’effet sur les récepteurs individuels non associés en hétéromères mu-delta. L’objectif est de mieux comprendre les modifications se mettant en place dans la condition neuropathique et leur impact sur l’efficacité des traitements analgésiques pour proposer, à terme, des stratégies plus efficaces
Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?
Les résultats attendus de ce projet permettront une meilleure connaissance de l’impact de la condition neuropathique sur l’activation des réseaux neuronaux par les opiacés. Ils apporteront des informations complémentaires dans le cas de la morphine, opiacé de référence dont l’efficacité est faible en condition neuropathique. ils permettront ensuite d’établir les spécificités associées au maintien de l’effet analgésique pour ce qui concerne le ligand ciblant les hétéromères mu-delta. Ils prendront en compte les différences liées au sexe dans les effets des opiacés et les mécanismes qui sous-tendent la douleur neuropathique.
Nuisances prévues
À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?
Un groupe de souris adultes sera testé quotidiennement pendant 10 secondes sur une durée de 5 jours puis subira une chirurgie d’une durée de 10 minutes. Il recevra après la chirurgie une injection quotidienne de 10 secondes pendant 8 jours et sera testé 14 fois dans un test de 10 secondes (soit au total moins de 4 minutes de test et moins de 2 minutes d’injection sur une période de 35 jours). Un deuxième groupe de souris adultes subira une chirurgie d’une durée de 10 minutes et recevra 2 injections de 10 secondes a 30 ou 90 minutes d’intervalle (soit 20 secondes d’injection au total) sur une periode de 20 jours. Un troisième groupe de souris adultes subira une chirurgie d’une durée de 10 minutes et recevra 9 injections quotidiennes de 10 secondes (soit au total 1, 5 minutes d’injection) sur une periode de 28 jours
Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?
La lésion partielle du nerf sciatique induit une douleur de type neuropathique non réversible qui se traduit par une allodynie au froid et une allodynie mécanique persistentes. Ceci ne peut être éviter puisque le sujet de l’étude est précisément de caractériser les changements associés à cette douleur et leur impact sur analgésique des composés testés. Les souris génétiquement modifiées utilisées dans ce projet ne présentent pas de phénotype dommageable. Les injections intrapéritonéales peuvent occasionnellement entrainer un léger saignement.
Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.
mise à mort pour prélèvement.
Application de la règle des "3R"
1. Remplacement
L’effet analgésique ne peut être évalué que sur organisme entier et vivant. Le modèle murin est un bon prédicteur des réponses analgésiques chez l’homme. Il permet aussi l’accès à des modifications génétiques essentielles à la caractérisation des composés telles les souris n’exprimant qu’un seul récepteur opioïde pour établir le profil de sélectivité de l’action des composés testés.
2. Réduction
Une veille de la littérature sera effectuée durant toute la durée du projet afin de s’assurer du caractère original des expériences proposées et d’intégrer toute nouvelle donnée qui permettrait de Réduire le nombre de paramètres à tester. Des expériences pilote sur des groupes d’animaux de taille réduite seront menées pour toute mise au point de protocole et le nombre d’animaux a été déterminé par une approche statistique.
3. Raffinement
Les conditions d’hébergement et de manipulation des animaux sont optimisées pour respecter les besoins d’interaction sociale et reduire le stress des animaux. Les procédures invasives sont réalisées sous anesthésie générale et analgésie. Des points limites sont établis pour chaque procédure pour prévenir toute souffrance inutile. S’ils sont atteints, l’animal est mis à mort en concertation avec la vétérinaire et/ou la SBEA. Une veille de la littérature et la participation à de séminaires dans le cadre de la formation continue en expérimentation animale permettent d’intégrer aux procédures tout nouvel élément contribuant au bien-être animal.
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.
l’espèce animale a été choisie car (1) ces animaux peuvent être modifiés génétiquement et (2) cette espèce est un modèle validé du comportement humain pour les questions abordées dans ce projet. L’étude sera réalisées sur des souris adultes agées d’au moins 6 semaines.