
Résumé non technique d'un projet d'expérimentation animale, reproduit depuis ALURES
("EC NTS/RA identifier" : NTS-FR-478374)
Objectifs et bénéfices escomptés du projet
Décrire les objectifs du projet.
Ce projet vise à explorer une nouvelle piste thérapeutique pour prévenir et traiter certaines maladies qui touchent le cœur et les vaisseaux sanguins, ainsi que les maladies métaboliques comme le diabète ou l’obésité. Plus précisément, il cherche à déterminer si bloquer une activité spécifique d’une enzyme appelée « époxyde hydrolase soluble » (sEH) pourrait offrir une solution innovante à ces problèmes. Pour cela, nous testerons l’efficacité et la sécurité de nouveaux médicaments en utilisant des modèles animaux reproduisant les caractéristiques des maladies humaines. Ces modèles, comme l’hypertension, l’obésité ou l’insuffisance rénale chronique, permettent d’étudier les maladies dans des conditions maîtrisées, tout en suivant les bonnes pratiques de bien-être animal. Nous espérons que cette approche contribuera à préserver la santé du cœur et des vaisseaux et à améliorer les traitements disponibles pour ces maladies.
Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?
Ce projet vise à étudier comment des médicaments bloquant une fonction spécifique d’une enzyme appelée sEH (époxyde hydrolase soluble) peuvent aider à prévenir ou traiter des maladies qui affectent le cœur et le métabolisme, comme l’hypertension ou le diabète. Ces travaux complètent des recherches précédentes qui utilisaient une approche génétique pour désactiver cette enzyme. À long terme, ce projet espère ouvrir la voie à de nouveaux traitements efficaces contre ces maladies, en mettant en lumière le rôle clé de cette enzyme dans leur développement.
Nuisances prévues
À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?
Dans un premier temps, des tests seront réalisés sur des animaux en bonne santé afin de déterminer la dose optimale et la voie d’administration de nouveaux médicaments. Ces études incluront des analyses de sang (réalisées selon des normes strictes pour limiter la fréquence et le volume des prélèvements), la collecte d’urines pendant la nuit, et des examens d’organes en fin d’étude pour vérifier l’absence d’effets secondaires. Ensuite, les médicaments validés seront testés sur des animaux atteints de maladies courantes, telles que : • Hypertension Artérielle (HTA) : Reproduite par une intervention chirurgicale simple (15min). • Insuffisance Rénale Chronique (IRC) : Provoquée par des procédures chirurgicales spécifiques (2 chirurgies de 20min espacées de 7jours) • Hypertension induite par l’angiotensine : Une méthode utilisant un dispositif implantable permettra de recréer cette condition (chirurgie de 10 min). • Diabète de Type 2 (DT2) : Ce modèle repose sur un régime alimentaire adapté ou l’utilisation d’animaux présentant une prédisposition génétique. Les suivis comprendront des analyses biologiques, des mesures de la pression artérielle à la queue et des échographies cardiaques non invasives pour évaluer la santé cardiovasculaire Toutes les interventions sont planifiées pour minimiser les désagréments pour les animaux, conformément aux normes éthiques et réglementaires.
Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?
Tout au long des expérimentations, tout sera mis en œuvre pour éviter les souffrances animales. En cas de douleur non maîtrisable malgré les traitements analgésiques, l’animal sera euthanasié à la demande du vétérinaire. Certains effets secondaires pourraient survenir, notamment à la suite des prélèvements sanguins, des traitements administrés ou des interventions chirurgicales, comme l’ablation partielle du rein. Cette dernière, une procédure connue pour entraîner une insuffisance rénale chronique, est essentielle pour reproduire certains modèles de maladies. En ce qui concerne le modèle génétique d’obésité, les animaux présentent des facteurs de risques qui pourraient favoriser l’apparition d’effets secondaires lors de l’administration du traitement et des prélèvements sanguins. Si les modèles pathologiques fonctionnent, des signes de dysfonctionnements du cœur et, plus particulièrement, de la valve aortique, sont attendus et seront surveillés par échographie. À la fin des études, tous les animaux seront euthanasiés de manière éthique, et leurs tissus pourront être analysés pour mieux comprendre les effets des traitements testés.
Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.
Les animaux seront euthanasiés de manière éthique, par surdose d’anesthésique pour les rats ou par dislocation cervicale sous anesthésie générale pour les souris. Cela permettra de procéder à une autopsie pour détecter d’éventuels signes de toxicité des composés sur le système cardiovasculaire ou d’autres fonctions biologiques. À la fin de chaque étude, après la dernière évaluation réalisée dans les modèles de maladies, les mêmes méthodes d’euthanasie seront utilisées, et le décès sera confirmé par une prise de sang finale. Tous les prélèvements et tissus récoltés seront conservés au laboratoire pour des analyses ultérieures, permettant d’approfondir les connaissances sur les effets des traitements testés.
Application de la règle des "3R"
1. Remplacement
Ce projet a pour objectif d’étudier les effets cardiovasculaires de l’inhibition de la sEH-P dans un contexte physiopathologique complet, c’est-à-dire chez des animaux présentant des symptômes propres aux maladies étudiées. En raison de cette approche, l’utilisation de modèles cellulaires ou de techniques ex vivo ne permettrait pas de répondre de manière adéquate aux questions scientifiques du projet. Les procédures expérimentales sur animaux vivants sont donc essentielles, car aucune méthode alternative ne pourrait offrir des résultats équivalents.
2. Réduction
Le nombre d’animaux par groupe varie selon la conception de l’étude, prenant en compte des facteurs tels que le sexe des animaux, les types de mesures effectuées, les comparaisons avec des traitements de référence, et le nombre de doses testées. Une approche visant à minimiser le nombre et le volume des prélèvements a été mise en place, que ce soit pour les analyses pharmacocinétiques ou au moment de l’euthanasie. Le nombre d’animaux utilisé dans chaque étude est optimisé grâce à des calculs de puissance, garantissant une fiabilité statistique suffisante (puissance P=0.80, risque alpha=0.05). Par exemple, un minimum de 6 animaux par groupe est prévu pour les études de pharmacocinétique/pharmacodynamie, et 12 pour les modèles chirurgicaux. Au total, 692 animaux seront impliqués dans l’ensemble du projet (368 rats et 324 souris), prenant en compte les données historiques du laboratoire et un risque de mortalité de 25% lié aux procédures chirurgicales. Les résultats seront analysés statistiquement en appliquant des tests de normalité, des analyses de variance, et des comparaisons entre les moyennes des groupes.
3. Raffinement
Les animaux sont hébergés en groupes sociaux stables avec un enrichissement spécifique à chaque espèce pour minimiser le stress. Un suivi clinique quotidien est effectué pendant toute la durée du projet afin d’assurer leur bien-être. Les conditions d’hébergement sont contrôlées (température de 21°C, humidité de 55%, luminosité stable avec un cycle de lumière de 12h/12h). Afin de Réduire le stress lié au transport, une période d’acclimatation d’une semaine est prévue avant le début des procédures expérimentales. Les animaux auront accès à l’eau et à la nourriture à volonté, et les méthodes utilisées sont conçues pour limiter toute douleur, souffrance ou angoisse. Un suivi strict est réalisé pour détecter tout signe de souffrance, et si nécessaire, un animal sera exclu de l’étude et euthanasié, sur décision du responsable bien-être animal avec avis vétérinaire. Pendant les opérations chirurgicales, les animaux reçoivent un traitement hydratant et une injection de glucose pour faciliter leur récupération. Des analgésiques (anti-douleurs) sont administrés avant et après l’intervention pour assurer une gestion de la douleur efficace. Si un animal atteint un seuil de souffrance, un protocole de diminution de la douleur sera mis en place, et s’il n’y a pas d’amélioration, il sera euthanasié en accord avec les normes éthiques en vigueur, par surdose d’anesthésique ou dislocation cervicale, selon l’espèce. La mort sera confirmée par une exsanguination.
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.
Le choix des rongeurs comme modèles animaux est justifié par plusieurs critères essentiels pour ce projet : • La disponibilité de modèles génétiques déjà existants, comme les rats transgéniques (KI) pour la sEH-P, permettant une étude pertinente des composés en question. • La possibilité de comparaison avec d’autres recherches déjà réalisées dans notre laboratoire, qui facilitent l’analyse des résultats. • L’abondance de données accumulées sur ces espèces, utiles pour une analyse plus précise. • Les connaissances existantes sur les composés étudiés in vitro sur l’activité enzymatique • Des raisons pratiques, comme la facilité de manipulation des rongeurs et leur place dans la phylogénie des mammifères. • Le faible coût des manipulations associées aux rongeurs, du fait de leur taille réduite. Pour garantir une bonne récupération et limiter les risques liés aux interventions chirurgicales, seuls des animaux matures seront utilisés : des souris âgées de 6 à 10 semaines et des rats âgés de 10 à 16 semaines. En effet, l’utilisation d’animaux plus jeunes ou vieillissants aurait un impact sur le coût des produits nécessaires, sans bénéfice scientifique supplémentaire. Les doses administrées sont également ajustées en fonction du poids de l’animal, ce qui rend l’utilisation de modèles plus jeunes inappropriée pour cet objectif.