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Etude de la connectivité écologique intra-lagunaire : suivi télémétrique RFID des déplacements de l’anguille européenne

Types de recherche
Conservation des espèces, Éthologie / comportement / biologie animale, Oncologie, et Recherche fondamentale
Mots-clés
Anguille, capture-marquage-recapture, Dévalaison, lagune, et télémétrie RFID
Autres poissons : 1600
Souffrances
sans réveil0
légères0
modérées1600
sévères0
Devenir
Mise à l'adoption0
Reproduction (ou relâché si sauvage)1600
Réutilisation0
Devenir non indiqué0

Objectifs et bénéfices escomptés du projet

Décrire les objectifs du projet.

L’anguille européenne est classée « critiquement menacée d’extinction » depuis 2008 par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et est inscrite depuis 2009 à l’annexe II de la convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Des plans de gestion au niveau national et par bassin hydrographique fixent des objectifs pour évaluer le nombre d’individus qui colonisent (recrutement des civelles – juvéniles qui arrivent de la mer) et le nombre d’individus qui s’échappent (dévalaison des anguilles argentées – adultes qui repartent en mer pour aller se reproduire). Ce projet de suivi télémétrique a pour objectifs d’améliorer la connaissance relative aux déplacements de l’anguille à l’intérieur d’un système lagunaire et notamment de mieux caractériser sa migration de dévalaison : par où et quand l’anguille argentée cherchent-elles à repartir en mer ? Ces résultats permettront d’identifier des mesures de gestion pour faciliter son retour en mer.

Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?

L’utilisation de la télémétrie RFID (Radio-frequency identification) permet d’enregistrer in situ le passage d’individus identifiés avec une puce de marquage à des points clés du système étudié. Les résultats permettront de connaître les périodes auxquelles les anguilles argentées cherchent à repartir en mer, les voies empruntées, les éventuels obstacles à la migration et l’identification des facteurs environnementaux d’influence. Les résultats de cette étude permettront de plus d’évaluer l’efficacité d’un projet de restauration de continuité écologique. À terme ces résultats permettront d’affiner la gestion des ouvrages de connexion entre les marais et les étangs, et de faire des recommandations pour d’éventuels projets altérant les continuités hydroécologiques.

Nuisances prévues

À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?

Capture dans un verveux (nasse) : relève toutes les 24h approximativement, ou capture par pêche électrique : paralysé quelques secondes. Facultatif : Si trop de captures, mise en couve jusqu’à 3 jours maximum. Stabulation dans un bac obscur et aéré : de 5 min à 4h Bain anesthésiant: 5 à 15min Injection analgésique : 2 s Marquage avec une fermeture de la plaie à l’aide d’un pansement hydrofuge : 2 à 5 min Phase de réveil sous surveillance : de 10 à 30 min Stabulation avant relâcher : de 5 min à 2h

Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?

La capture par pêche, leur stabulation dans des bacs, leur anesthésie, la réalisation des mesures biométriques, le marquage par laparotomie, la phase de réveil et de stabulation avant remise à l’eau sont autant d’étapes sources de stress pour les animaux. Une mise en couve des individus (10 par couve) dans leur milieu naturel jusqu’à 3 jours maximum pourra être éventuellement pratiquée, si les captures sont trop nombreuses, ne permettant pas de traiter tout le même jour. Un individu traité sera gardé dans des bacs obscurs avec aération jusqu’à maximum 8h avant d’être relâché dans son milieu d’origine.

Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.

L’ensemble des animaux sera remis en liberté à la suite de leur marquage, ce qui est primordial pour répondre à l’objectif de l’étude.

Application de la règle des "3R"

1. Remplacement

L’étude portant sur le comportement de poissons en milieu naturel, l’expérimentation doit être réalisée avec des individus capturés dans le milieu, et ne peut donc s’affranchir de l’emploi de poissons sauvages.

2. Réduction

L’enjeu de l’étude est de comprendre les déplacements des anguilles supérieurs à 30 cm en fonction de la variation des conditions environnementales, de pouvoir prédire les pics de migration (nombre élevé d’anguilles argentées qui dévalent à la même date) et d’identifier d’éventuels obstacles à la migration. De plus, le marquage des individus permet de récolter des données de capture-marquage-recapture (CMR), des données indispensables pour évaluer les paramètres de dynamique de population (par exemple taux de survie et indice d’abondance). Pour que les modèles de CMR soient robustes et représentatifs de la réalité, il est nécessaire de maintenir un effort de marquage significatif à un pas de temps constant dans le temps sur une période qui couvre le temps de croissance de plusieurs générations. Ainsi, les conclusions attendues par ce présent projet, sur l’étude comportementale de l’anguille, ne peuvent pas s’affranchir de l’emploi des poissons. Au maximum, ce seront 1600 individus au total qui seront marqués sur les 2 années du projet.

3. Raffinement

Le marquage des individus s’effectue sous anesthésie (benzocaïne) et analgésie (lidocaïne). Pour limiter la surinfection postopératoire, le marquage sera procédé lorsque les températures de l’eau n’excèdent pas 16°C, soit sur la période d’octobre à avril. Les bacs de stabulation seront noirs, de manière à favoriser l’obscurité et diminuer le stress des individus pendant les phases de stabulation (avant leur traitement et pendant la phase de réveil). La densité des individus par bac sera limitée à 0.17kg/L (soit 7kg pour 40L). Et les bacs seront brassés par des aérateurs pour favoriser l’oxygénation de l’eau. Les bacs seront placés à l’ombre pour éviter que l’eau se réchauffe excessivement. Une fois un individu marqué, il pourra être détecté en continu à divers points de passage grâce à des stations d’écoute installée dans le milieu naturel. Le suivi télémétrique constitue un moyen de Raffiner le suivi en capture-marquage-recapture, puisqu’il permet de suivre à distance le déplacement d’individus marqués (de recapturer leur signalement) sans avoir à les manipuler à nouveau.

Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.

L’anguille européenne est une espèce migratrice amphihaline catadrome qui présente un cycle de vie unique, et qui est actuellement menacée d’extinction. Afin de mieux comprendre ses déplacements au sein de système, la dynamique de sa phase de dévalaison, et mettre en place des dispositions pour favoriser sa migration retour en mer, il est indispensable d’étudier des individus de cette espèce. Les anguilles supérieures à 30 cm et ayant un poids suffisamment important (>40g) pour supporter l’implantation d’un transpondeur de 23 mm sans affecter leurs constantes vitales seront utilisées. Il s’agit de stades jaune ou argenté de l’anguille. Les individus de 30 cm qui pèsent au minimum 40 g sont marqués avec des transpondeurs de 23 mm qui ont une masse de 0.6 g. L’impact du transpondeur est négligeable lorsque sa masse est inférieure à 2.5% de celle du poisson, ce qui se vérifie ici.