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Modèle murin d’immuno- thrombocytopénie (ITP)

Types de recherche
Recherche appliquée et Troubles immunitaires
Mots-clés
Anticorps anti-plaquettes, Immuno-thrombocytopénie, inflammation, Plaquettes, et Traitements
Souris : 2500
Souffrances
sans réveil0
légères0
modérées2500
sévères0
Devenir
Mise à l'adoption0
Reproduction (ou relâché si sauvage)0
Réutilisation300
Devenir non indiqué2200

Objectifs et bénéfices escomptés du projet

Décrire les objectifs du projet.

La thrombocytopénie immunitaire (ITP) est une maladie auto-immune hétérogène, caractérisée par la déplétion plaquettaire médiée par des cellules immunitaires. Cette pathologie est invalidante et potentiellement mortelle et résulte de la production d’anticorps antiplaquettaires entraînant une destruction accélérée des plaquettes et par conséquent un taux de plaquettes faible (thrombocytopénie). L’objectif de ce projet est d’utiliser un modèle murin permettant de reproduire les phénomènes de la thrombocytopénie le plus prédictif possible afin de refléter la pathologie chez l’homme et de pouvoir évaluer de nouveaux traitements. Le modèle consiste en l’injection d’anticorps dirigés contre des protéines plaquettaires chez des souris. Un suivi de la concentration plaquettaire dans le sang périphérique est fait pour confirmer le déclenchement de la maladie.

Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?

Notre société, prestataire de services en recherche préclinique propose un large panel de modèles in vivo nécessaires à l’évaluation de nouveaux composés thérapeutiques pour la recherche, spécifiquement dans des maladies médiées par le système immunitaire (inflammation, maladies auto-immunes, etc). Ce projet a pour finalité la mise au point d’un modèle chez la souris qui récapitule les aspects clés de l’ITP chez l’homme, et l’évaluation de l’efficacité de candidats médicaments. Ce modèle permettra de sélectionner des molécules thérapeutiques grâce à un modèle préclinique prédictif permettant de transposer l’utilisation de ces molécules chez l’homme lors d’essais dans différentes phases cliniques. Pour cela, les expériences chez l’animal, qui représente un système d’essai physiologiquement proche de l’homme, permettent d’évaluer l’efficacité, la toxicité, la pharmacocinétique et la pharmacodynamique de nouveaux composés afin d’éviter ces essais directement chez l’homme. Grâce à ces études dans un environnement adapté, il sera aussi par exemple possible de suivre la réaction du système immunitaire de l’hôte face à la maladie, de moduler et/ou orienter le système immunitaire afin résoudre ou Réduire la pathologie.

Nuisances prévues

À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?

Les animaux seront pesés avant induction et l’étude durera au maximum 12 semaines. L’ITP est induite par un seul ou plusieurs traitements consécutifs (maximum 1 fois par jour pendant 7 jours consécutifs, pouvant être répété après une semaine de repos entre les différentes périodes d’induction, ou une fois toutes les 48h pendant maximum 4 semaines). Des composés chimiques ou biologiques seront administrés aux animaux par différentes voies. Le nombre, le volume et la fréquence d’administration suivront les recommandations de SBEA (Structure du bien-être animale). Des prélèvements de sang, d’urine ou de fèces pourront être réalisés (3 minutes sur animal vigile, 15 minutes si anesthésie). Le nombre et la fréquence des prélèvements seront adaptés à la durée de la procédure et suivront les recommandations du comité d’éthique. Le volume et le nombre de prélèvements sanguins seront ajustés de manière à ne pas dépasser 10% du volume sanguin total (VST) de l’animal par prélèvement. Sur 28 jours consécutifs, le volume total prélevé sera limité à 15% du VST (ou 20% si les animaux sont réhydratés), avec un maximum de 7 prélèvements. Pour les études de durée maximale de 12 semaines, jusqu’à 21 prélèvements seront faits (soit 7 prélèvement maximum sur 28 jours consécutifs). La technique la plus éthique sera systématiquement privilégiée, et ces recommandations pourront être adaptées en fonction des effets observés sur les animaux lors de la première expérience pilote.

Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?

Pour déclencher la maladie, les animaux recevront l’anticorps d’induction par voie IP ou IV en une seule injection ou plusieurs injections (maximum 14 injections d’induction de la maladie) ) espacées d’au minimum 24h, et des prélèvements de sang seront réalisés, ce qui pourrait induire une douleur et un stress léger à modéré. La douleur générée sera limitée à la piqure d’une aiguille. Les animaux pourront recevoir un traitement ce qui pourra générer une douleur et un stress modéré de très courte durée. Au cours d’une étude, les animaux seront manipulés. Les mesures de poids entraînent un stress que l’on peut considérer comme faible. Le jour de la randomisation, les animaux seront potentiellement mis avec de nouveaux congénères. Cela pourra engendrer un stress de 1-2 jours. Bien qu’il ne soit pas décrit de signes cliniques dans la littérature, nous ne pouvons pas exclure que des signes cliniques seront constatés sur les animaux suite à l’induction de la maladie (pertes de poids modérées, pétéchies, anémie modérée, tendance aux hématomes, saignements moins contrôlés) . Le protocole sera affiné lors de l’étape pilote afin de trouver une dose ne générant pas de signes cliniques invalidants.

Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.

Après les procédures, les animaux seront mis à mort afin de pouvoir procéder à la récupération de différents organes, nécessaires pour évaluer l’efficacité des composés testés sur les maladies d’intérêt. Pour les animaux ayant reçu une administration unique de composé ou uniquement des injections de véhicule, n’ayant pas eu de signes cliniques, et n’ayant pas besoin de prélèvements terminaux pour atteindre l’objectif de l’étude pourront être réutilisés (Avec l’accord du vétérinaire).

Application de la règle des "3R"

1. Remplacement

3R / Remplacement :

Les méthodes alternatives ne permettent pas, à ce jour, de prévoir l’efficacité in vivo de potentiels candidats-médicaments car les étapes nécessaires au développement d’un médicament, pour lesquelles il est nécessaire d’étudier les interactions du médicament dans un contexte global, ne peuvent pas être étudiées dans un système alternatif (in vitro par exemple). Des méthodes alternatives de reconstruction d’organes en 3D sont utilisées mais sont toutefois marginales.

2. Réduction

3R / Réduction :

Le nombre minimum suffisant permettant d’observer des différences significatives sur les paramètres d’intérêt est systématiquement utilisé. En pratique, ces nombres ont été déterminés sur la base de la littérature sur le sujet et d’expériences préalables dans nos laboratoires. En moyenne, une étude comprendra 50 animaux (au moins 20). Nous estimons effectuer environ 10 études par an sur 5 ans. Dans le modèle, il a été démontré que 5 à 10 animaux sont nécessaires en fonction des paramètres d’intérêt, afin d’observer des différences sur ces paramètres. Le nombre élevé d’animaux prévu est lié au nombre d’études élevé prévues pour tester un grand nombre de composés et de schémas d’administration et prélèvements et au nombre d’animaux par étude. Dans la mesure du possible, le maximum d’analyses compatibles sera effectué sur les mêmes tissus afin d’éviter de multiplier les animaux nécessaires. Afin d’éviter de multiplier les groupes contrôles, dans la mesure du possible si plusieurs composés doivent être testés ils le seront au cours de la même étude.

3. Raffinement

3R / Raffinement :

Le suivi des animaux (signes cliniques transitoires éventuels pendant l’induction de la thrombocytopénie immunitaire) sera documenté et détaillé dans la procédure. Des points limites supplémentaires seront ajoutés en fonction de l’évolution de la connaissance du modèle. Si l’un les signes de douleurs persistent l’animal sera mis en observation et si nécessaire un traitement antalgique opioïde mis en place. Les actes peu stressants (administrations et prélèvements) seront réalisés sous anesthésie sauf si la contention génère moins de stress. Ces administrations/prélèvements sont réalisées par des techniciens formés dont les compétences ont été validées et suivant les recommandations vétérinaires et du comité d’éthique Pour évaluer d’une façon sensible l’état de souffrance et établir les points limites, la spécificité du modèle est prise en compte. Les expérimentateurs sont formés pour reconnaître ces signes. Les personnes en charge du bien-être et du soin des animaux veillent au respect des points limites. Un système d’alerte est mis en place pour statuer sur la mise à mort de l’animal. Les principaux points limites concernent l’état général de l’animal et sont listés en détail dans la procédure. Des points limites supplémentaires seront ajoutés en cas de détection d’effets non prévus de l’induction des maladies et/ou en cas de mise en place de méthodes plus raffinées d’évaluation de la souffrance des animaux. Après les prélèvements sanguins, une compression sur le site de prélèvement sera effectuée pour favoriser la coagulation ; les animaux seront remis dans leurs cages après vérification de la bonne coagulation. De l’enrichissement est utilisé dans toutes les cages dès l’arrivée des animaux dans l’animalerie.

Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.

– L’induction de l’ITP chez des souris est bien documentée dans la littérature. – Les modèles d’administration d’anticorps en intrapéritonéale ou intraveineuse pour l’induction de l’ITP chez des souris sont les plus utilisés dans le domaine et ressemblent le mieux à la maladie chez l’homme. – Pour ce modèle, diverses souches de souris immunocompétentes seront utilisées. Les animaux seront utilisés à l’âge adulte (au moins 6 semaines lors de leur première manipulation). Des animaux adultes sont utilisés afin qu’ils aient un poids et un système immunitaire mature pour faciliter l’induction de la maladie.