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Etude du rôle des plaquettes dans l’insuffisance cardiaque (2/2)

Types de recherche
Recherche fondamentale et Système cardiaque
Mots-clés
cellule du sang et maladie du coeur
Souris : 1260
Souffrances
sans réveil0
légères0
modérées0
sévères1260
Devenir
Mise à l'adoption0
Reproduction (ou relâché si sauvage)0
Réutilisation0
Devenir non indiqué1260

Objectifs et bénéfices escomptés du projet

Décrire les objectifs du projet.

Cette demande d’autorisation concerne deux laboratoires (EU1 et EU2). L’insuffisance cardiaque est une pathologie évolutive au cours de laquelle le cœur perd progressivement sa capacité à pomper correctement le sang, avec un essoufflement qui apparaît chez les sujets atteints d’abord à l’effort puis au repos. Cette maladie s’installe progressivement le plus souvent suite à la survenue d’un infarctus du myocarde, ou bien en raison de l’hypertension artérielle ou d’un rétrécissement aortique. Elle est due à un changement de morphologie du cœur qui doit s’adapter à de nouvelles contraintes, et qui finit par s’épuiser. Notre étude porte sur l’étude du rôle des plaquettes sanguines dans l’évoluton de cette maladie. Pour ce faire, nous allons utiliser un modèle d’insuffisance cardiaque qui est bien décrit chez la souris, et qui permet d’induire la maladie en quelques semaines. Nous appliquerons dans une 1ère partie ce modèle à des souris modifiées génétiquement chez lesquelles différents déterminants de surface des plaquettes ont été modifiés. En comparant ces souris à des souris non modifiées génétiquement, nous pourrons déterminer si un ou plusieurs de ces déterminants est important dans l’évolution de la maladie du cœur. Dans une 2ème partie, en fonction des données obtenues dans la 1ère, nous testerons différents traitements pharmacologiques susceptibles de freiner le développement de la maladie chez les souris. L’objectif de ce projet est de trouver de nouvelles approches thérapeutiques qui permettrait de traiter l’insuffisance cardiaque.

Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?

Il n’existe actuellement pas de traitement curatif contre l’insuffisance cardiaque. Nous souhaitons par ce projet mieux comprendre l’évolution de cette maladie afin de trouver une nouvelle cible thérapeutique qui permettrait de la combattre. Si un ou plusieurs des déterminants de surface plaquettaire s’avère(nt) être une (des) cible(s) potentielle(s) (Partie 1), nous testerons alors des traitements pharmacologiques dont nous disposons et qui sont capables de les bloquer (Partie 2). Nos résultats pourraient par conséquent s’avérer être bénéfiques à la santé humaine.

Nuisances prévues

À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?

Tous les gestes techniques sont réalisés sur des animaux analgésiés et anesthésiés à l’aide d’une anesthésie gazeuse. La veille de l’intervention chirurgicale, un prélèvement sanguin (1 min) est prévu ainsi qu’une session d’épilation de la zone opérée. Un prélèvement sanguin final est prévu également au moment de l’euthanasie des animaux. La chirurgie dure environ 30 minutes. Elle consiste en l’exposition de l’artère en sortie du cœur et en son rétrécissement (20 min). L’animal est ensuite recousu (10 min). L’évolution de la pathologie cardiaque est suivie chaque semaine par imagerie en échographie sur les animaux anesthésiés (5 min). Les interventions ont lieu au sein du premier laboratoire (EU1), à l’exception du suivi échographique qui est quant à lui effectué dans les locaux du deuxième (EU2).

Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?

Une certaine mortalité est attendue lors de la chirurgie induisant l’insuffisance cardiaque, estimée de l’ordre de 20%, puis au cours du développement de la maladie (5%). Les autres effets indésirables prévus sur les animaux sont : – une douleur post- opératoire à J0 et pendant 24h – une perte de poids post-opératoire (modérée) – un stress occasionné par les séances d’imagerie

Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.

Les animaux arrivant à la fin de la procédure sont euthaniasiés afin de pouvoir analyser leur cœur. Nous étudions également leur sang pour analyser des marqueurs de la maladie cardiaque qui peuvent s’y trouver en circulation.

Application de la règle des "3R"

1. Remplacement

3R / Remplacement :

La maladie que nous étudions est complexe et fait intervenir un grand nombre de paramètres différents (inflammation, modification de la paroi cardiaque, dialogue avec d’autres organes comme les poumons et les reins). Il n’est aujourd’hui pas possible de mimer ces phénomènes autrement qu’en utilisant des animaux vivants dont la physiologie est proche de celle de l’être humain.

2. Réduction

3R / Réduction :

Le nombre d’animaux nécessaire à notre étude a été déterminé grâce aux données disponibles dans la littérature du domaine et à notre expérience des modèles animaux. Des tests statistiques permettant de connaître le nombre de souris minimal nécessaire ont aussi été réalisés.

3. Raffinement

3R / Raffinement :

Une grille de score a été mise en place, nous permettant d’agir en cas de souffrance des animaux. Les animaux qui dépassent les points limites que nous avons définis sont euthanasiés. La douleur post-opératoire ou potentiellement occasionnée par les prélèvements sanguins est évaluée et traitée préventivement par l’administration d’un anti- douleur. De la nourriture humide est placée au sol dans leur cage afin de faciliter la prise de nourriture et l’hydratation après la chirurgie. Chaque jour, les animaux sont pesés et leur apparence générale est contrôlée. Du coton est placé dans leur cage pour leur permettre de faire des nids. Le transport des souris entre les deux établissements dure 5 minutes à pied et se fait dans leur cage qui est placée dans un sac de transport.

Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.

La souris est un mammifère dont le système cardiovasculaire a un fonctionnement et une organisation très proches de ceux de l’être humain. Ce système est mature lorsque la souris est adulte (à environ 8-10 semaines), raison pour laquelle nous utiliserons des animaux de cet âge, la maladie touchant des êtres humains d’âge adulte. Le patrimoine génétique de la souris est par ailleurs connu depuis de nombreuses années et nous avons à notre disposition des souris modifiées génétiquement qui ne produisent pas un certain nombre de molécules d’intérêt, ce qui permet d’étudier leur rôle (partie 1 du projet), comparativement aux souris qui la produisent normalement. D’autre part, des souris qui ne sont pas modifiées génétiquement seront utilisées dans le cadre du test de nouvelles approches thérapeutiques (partie 2 du projet).