Aller au contenu

Effet de la voie d’administration des analogues de la somatostatine sur la tumorigénèse hypophysaire

Types de recherche
Cancers, Oncologie, Recherche appliquée, et Recherche fondamentale
Mots-clés
acromégalie, Barrière hémato-encéphalique, contrôle hormonal, somatostatine, et Tumorigénèse
Rats : 60
Souffrances
sans réveil0
légères0
modérées60
sévères0
Devenir
Mise à l'adoption0
Reproduction (ou relâché si sauvage)0
Réutilisation0
Devenir non indiqué60

Objectifs et bénéfices escomptés du projet

Décrire les objectifs du projet.

Le projet a pour but d’étudier l’effet des analogues de la somatostatine sur le contrôle des tumeurs hypophysaires sécrétant l’hormone de croissance en fonction de la voie d’administration du traitement (voie orale versus traitement local intratumoral) afin de s’affranchir de l’obstacle que représente la barrière hémato-encéphalique

Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?

Si notre hypothèse de travail selon laquelle les analogues de la somatostatine donnés comme traitement des tumeurs hypophysaires sont relativement peu efficaces à cause de leur incapacité à pénétrer dans l’hypophyse à cause de la barrière hémato-encéphalique, les résultats de notre projet pourraient ouvrir la voie au développement d’une technique chirurgicale visant à délivrer la médicament directement dans la tumeur résiduelle et à améliorer les taux de guérison de ces patients. de guérison des adénomes somatotropes.

Nuisances prévues

À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?

Les animaux seront initialement soumis à une procédure chirurgicale (stéréotaxie) peu douloureuse (sous anesthésie générale gazeuse). A titre de comparaison, ces chirurgies stéréotaxiques sont réalisées sous anesthésie locale pure chez l’homme en pratique clinique courante en France. Les autres procédures comporteront des prises de sang bi-mensuelles (sous anesthésie générale gazeuse) ainsi que des injections bi-hebdomadaires sur la canule d’injection prévue à cet effet (non douloureux, mais anesthésie générale gazeuse de < 1 minute envisageable en cas d'angoisse de l'animal). Au total, chaque animal ne subira qu'une seule procédure chirurgicale initiale pour implanter la tumeur (20 minutes de chirurgie sous anesthésie générale), puis 3 prises de sang à 15 jours d'intervalle (10 minutes sous anesthésie générale).

Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?

Les effets indésirables prévus sur les animaux sont principalement en lien avec les symptômes d’hypertension intracrâniennen lorsque les tumeurs deviennent trop volumineuses. Aussi, les animaux peuvent ressentir une gêne à type de démangeaison en raison de la canule intratumoral qui restera en place pendant toute la durée de l’expérimentation. Enfin, les injections hebdomadaires peuvent être source d’anxiété chez les animaux.

Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.

A l’issue de la procédure, après 60 jours, tous les animaux seront euthanasiés afin de prélever les tumeurs hypophysaires obtenue pour les peser et les analyser sur le plan moléculaire. Aussi, une autopsie cérébrale sera réalisée à la recherche de métastases à distance.

Application de la règle des "3R"

1. Remplacement

L’utilisation de modèle animaux pour l’étude du développement tumoral dans son microenvironnement habituel est indispensable. L’effet de la somatostatine administré par voie systémique sur ces tumeurs est connu mais son effet après administration directement dans la tumeur n’est pas connu. Bien que les propriétés de la barrière hémato-encéphalique soient largement connues, il est indispensable de confirmer notre hypothèse dans un modèle préclinique avant d’envisager toute nouvelle procédure chez l’homme. Actuellement il n’existe pas de modèle préclinique non-animal fiable de cette barrière hémato-encéphalique.

2. Réduction

L’évaluation de l’effet des médicaments selon la voie d’administration nécessite de comparer le médicament à la fois à un placebo mais aussi à sa voie d’administration systémique habituelle (sous-cutanée) ce qui nécessite au moins 3 groupes. Idéalement, il serait utile de tester la voie d’administration en placebo la molécule et la voie d’administration, soit 4 groupes d’animaux. Néanmoins, on peut s’affranchir d’un groupe d’animaux si tous les animaux recoivent une injection locale et une injection sous-cutanée (de placebo ou de médicament), permettant ainsi de Réduire le nombre d’animaux en n’utilisant pas de 4ème groupe. D’un point de vue statistique, le nombre d’animaux par groupe a été déterminé en utilisant un calcul de puissance statistique à partir des différences de survie moyenne observées entre les groupes d’animaux dans notre précédente étude de survie des animaux de notre modèle expérimental en fonction de leur exposition à un médicament anti-tumoral. Le nombre d’animaux nécessaire est estimé statistiquement à 19 par groupes. Le geste technique d’insertion d’une canule d’injection intra-sellaire étant nouveau, 3 rats supplémentaires semblent nécessaires à l’optimisation de la technique opératoire. Le nombre total d’animaux nécessaire s’élève donc à 60 animaux (19 par groupe + 3 de mise au point).

3. Raffinement

Les conditions d’hébergement des animaux seront appropriées pour Réduire la douleur, la souffrance, l’angoisse ou les dommages durables que pourraient ressentir les animaux. Ils seront maintenus par deux minimum dans chaque cage avec de l’enrichissement du milieu par copaux de bois et tunnel en carton. Les animaux seront observés quotidiennement par les membres qualifiés de l’animalerie et les responsables du projet afin de ne pas méconnaitre les points limites. Les animaux ne subiront qu’une seule chirurgie au cours de leur vie et celle-ci sera réalisée sous anesthésie générale gazeuse. Toute procédure pouvant engendrer une douleur (prise de sang, injection) sera également effectuée sous anesthésie générale gazeuse. Tous les animaux seront opérés et surveillés par les membres de l’équipe qui a mis au point le modèle expérimental de tumeur hypophysaire orthotopique, sont habitués à ces procédures et à la reconnaissance précoce des points limites des animaux. Les points limites surveillés par l’équipe sont les suivants : hérissement du poil, isolement, aggressivité, ralentissement, inconfort. En cas d’apparition d’un de ces signes clinique, une fiche individuelle sera réalisée de manière quotidienne et ous les animaux qui présentent un score supérieur ou égal à 6/10 seront euthanasiés.

Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.

Le choix d’un modèle animal de rat repose l’absence d’autre modèle expérimental préclinique de tumeur hypophysaire orthotopique. En effet, des modèles d’adénomes hypoophysaires obtenues par modifications génétiques chez la souris ne permettent ni d’étudier ces maladies dans un contexte immunologique physiologique, ni d’étudier des pathologies hypophysaires sécrétantes, ces modèles se limitant à des adénomes non-sécrétant. De plus, les adénomes hypophysaires chez l’homme sont sporadiques dans plus de 95% des cas et les modèles génétiques ne correspondent donc qu’à de rares situations cliniques chez l’homme. Le choix de cette souche spécifique de rats (Wistar Furth) est en lien avec la seule lignée cellulaire immortalisée de cellules hypophysaires somatotropes (GC) qui provient de cette souche de rat. Plusieurs tentatives de reproduction de norte modèle dans des souches plus courantes (Wistar Wi et Han) ont été réalisées, sans succès. Les procédures expérimentales débuteront entre 8 et 12 semaines après leur naissance, âge qui correspond à la maturité sexuelle des animaux afin d’obtenir un environnement ostreogénique favorable au développement des tumeurs.