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Etude de la transmission aéroportée des virus du Syndrome Dysgénésique et Respiratoire Porcin (SDRP)

Types de recherche
Maladies animales et Recherche appliquée
Mots-clés
Aérosol, porc, syndrome dysgénésique et respiratoire porcin, transmission, et virus
Cochons : 90
Souffrances
sans réveil0
légères0
modérées90
sévères0
Devenir
Mise à l'adoption0
Reproduction (ou relâché si sauvage)0
Réutilisation0
Devenir non indiqué90

Objectifs et bénéfices escomptés du projet

Décrire les objectifs du projet.

Le Syndrome Dysgénésique et Respiratoire Porcin (SDRP) est une maladie virale spécifique des suidés, à fort impact économique pour la filière porcine. L’infection par le virus du SDRP (SDRPV) induit des troubles de la reproduction chez les femelles gestantes et des problèmes respiratoires et retards de croissance chez les porcelets. En raison de son caractère immunodépresseur, ce virus favorise les co-infections virales et bactériennes au niveau respiratoire. Le SDRP est une maladie a distribution mondiale qui est particulièrement présente dans les zones à forte densité de production porcine. Ainsi, en France cette infection est présente dans plus de 60% des élevages de porcs en Bretagne. Il existe deux espèces du virus, le SDRPV-1 présent surtout en Europe et le SDRPV-2 présent en Amérique et en Asie. La transmission du virus se produit essentiellement de manière horizontale par contact direct entre un porc infecté et un porc sensible. La transmission verticale peut également se produire de la truie infectée aux fœtus au cours du dernier tiers de gestation. La transmission indirecte du virus peut se produire via du matériel ou des résidus contaminés. La transmission par les bioaérosols a également été démontrée pour les souches de SDRPV-2, avec une transmissibilité d’autant plus importante que la souche de SDRPV-2 est virulente. En ce qui concerne les souches de SDRPV-1, il n’existe quasiment aucune donnée sur la possibilité d’une transmission aéroportée. Cette question est d’autant plus intéressante à explorer que du génome du SDRPV-1 a été détecté dans des bioaérosols collectés dans ou à proximité de fermes infectées par ce virus. Dans ce contexte, l’objectif de cette étude est d’évaluer en conditions expérimentales et sur des porcs d’élevage, la transmission aéroportée de 3 souches de SDRPV-1 de niveau de virulence variable (souche de virulence modérée, souche de faible virulence et souche d’origine vaccinale). Si la transmission aéroportée est démontrée pour au moins une des souches, un système d’assainissement d’air (filtration) sera évalué vis-à-vis de sa capacité à prévenir la transmission aéroportée du SDRPV-1. Etant donné que nous n’avons pas de données sur l’infection expérimentale de porcs d’élevage par la souche de SDRPV-1 de niveau de virulence modéré que nous souhaitons utiliser dans ce projet, nous mettrons en place un pré-essai (procédure n°1) visant à caractériser la virulence de cette souche et ses capacités de transmission directe.

Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?

Ce projet pourrait permettre de démontrer la capacité de transmission aéroportée pour les souches de SDRPV-1 qui est pour le moment seulement suspectée. Si cette transmission aérienne est avérée, elle pourra être prise en compte dans les mesures de prévention et de contrôle du SDRPV mise en place sur le terrain. Par ailleurs, l’évaluation d’un système d’assainissement de l’air par fitration pourrait permettre, s’il donne des résultats satisfaisants, de proposer une solution pour prévenir la transmission aéroportée de ce virus.

Nuisances prévues

À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?

Les animaux des groupes inoculés (n total = 30) recevront à J0 par voie intranasale du virus du SDRP ; une inoculation intranasale prend moins de 30 secondes par animal. Ces animaux seront soumis à un total de 11 prises de sang et 8 écouvillonnages nasaux sur animal vigile ; ces prélèvements ne durent que quelques dizaines de secondes. Les animaux sentinelles (n total = 54) seront soumis à 11 prises de sang sur animal vigile ; ces prélèvements ne durent que quelques dizaines de secondes. Les animaux contrôle (n = 6) seront soumis à 3 prises de sang sur animal vigile ; ces prélèvements ne durent que quelques dizaines de secondes.

Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?

– Lors des inoculations intranasales de virus, les animaux subiront un stress dû à la contention. Ce stress sera d’environ 30 secondes et son intensité est estimée comme légère. – Suite à l’infection par le virus SDRPV de faible virulence, les animaux développeront une maladie d’intensité légère (fièvre modérée, légère diminution d’activité) qui durera 2 à 3 jours – Suite à l’infection par le virus SDRPV de virulence modérée, les animaux développeront une maladie d’intensité modérée (fièvre, apathie, baisse d’appétit, troubles respiratoires modérés) qui durera 3 à 5 jours – Lors des prélèvements (prise de sang et/ou écouvillons nasaux), les animaux subiront : + un stress dû à la contention. Ce stress sera d’environ 30 secondes et son intensité est estimée comme légère. + une douleur liée au prélèvement. Cette douleur sera d’intensité légère et de courte durée

Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.

Tous les animaux seront mis à mort à la fin de la procédure afin d’évaluer la présence de lésions induites par l’infection des différentes souches de SDRPV et de quantifier le virus présent dans différents tissus prélevés lors de l’examen nécroscopique.

Application de la règle des "3R"

1. Remplacement

Il existe des modèles d’infection in vitro ou bien ex vivo pour le virus du SDRP. Cependant ces modèles ne permettent pas de recréer le processus d’infection tel qu’il se produit à l’échelle de l’animal. Par ailleurs ces modèles ne permettent pas non plus d’évaluer la transmission du virus. Ainsi le recours au modèle animal est-il indispensable. Dans la mesure où seuls les suidés sont sensibles à l’infection par le SDRPV, le modèle porc reste obligatoire.

2. Réduction

Tous les lots comporteront 6 animaux chacun de façon à avoir une puissance statistique suffisante. Pour l’étude de transmission directe ou indirecte, le nombre de 6 animaux sentinelles permet d’estimer les taux de transmission avec une précision satisfaisante.

3. Raffinement

Les animaux seront élevés en groupes stables au cours de toute la durée du projet. Ils seront alimentés à volonté et auront accès à discrétion à de l’eau. Le confort thermique des animaux sera assuré par des lampes chauffantes et des plaques de couchage dans les jours qui suivent le sevrage. Les porcs auront à leur disposition des matériaux manipulables (mordilles, boules en matière plastique, tourniquets et tubes à relever et à abaisser) qui seront renouvelés au cours de l’expérimentation). Afin de limiter les contraintes liées aux prélèvements, les écouvillons nasaux seront stoppés à partir de J21 puisqu’après cette date notre expérience montre que le génome du SDRPV n’est plus détecté dans ces prélèvements. Après chaque prélèvement, une récompense type grenadine sera distribuée aux animaux. Si les animaux manifestent des signes cliniques graves (atteinte d’un point limite), ils seront mis à mort après concertation avec les personnes responsables de la mise en œuvre du projet.

Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.

Le porc est l’espèce cible du SDRPV. Le virus étant spécifique de cette espèce, il n’est pas possible d’utiliser un autre modèle animal. En effet il n’existe pas d’autre modèle animal (ex : modèle murin) sur lequel le virus du SDRP a été adapté A 3 semaines d’âge, les animaux seront sevrés et transférés dans nos installations. Ils seront inoculés à 6 semaines d’âge. Cet âge correspond à la période de post-sevrage, à un moment transitoire où le système immunitaire devient mature, période propice aux infections SDRPV.