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Effet d’un probiotique dans un modèle murin de dénutrition de l’adulte

Types de recherche
Multisystémique, Oncologie, et Recherche fondamentale
Mots-clés
Dénutrition, Microbiote, Post-biotique, Probiotique, et souris
Souris : 120
Souffrances
sans réveil0
légères0
modérées120
sévères0
Devenir
Mise à l'adoption0
Reproduction (ou relâché si sauvage)0
Réutilisation0
Devenir non indiqué120

Objectifs et bénéfices escomptés du projet

Décrire les objectifs du projet.

La dénutrition du sujet adulte est un phénomène retrouvé dans diverses pathologies humaines telles que la sarcopénie (perte musculaire liée à l’âge) ou suite à des chirurgies onco-intestinale par exemple. Nous souhaitons développer un protocole expérimental chez la souris permettant de tester l’hypothèse selon laquelle un probiotique ou ses derivés peuvent améliorer l’absorption intestinale chez le sujet adulte physiologiquement dénutri et ainsi lutter contre le phénomène de dénutrition. Un probiotique se définit comme un micro-organisme vivant qui, lorsqu’il est ingéré en quantité suffisante, exerce des effets positifs sur la santé, au-delà des effets nutritionnels traditionnels. Nous espérons ainsi, dans ce modèle murin de dénutrition, améliorer la fonction intestinale par cet apport de probiotique. Dans un premier temps nous mettrons en place et caractériserons un modèle de dénutrition chez la souris en soumettant les animaux à une restriction calorique. Dans un second temps, nous étudierons comment un traitement par un probiotique ou ses derivés peuvent limiter les effets de cette dénutrition et/ou favoriser les effets d’une renutrition. A terme, cela pourrait permettre de mieux comprendre l’influence du microbiote sur les phénomènes de dénutrition chez l’adulte. Nous espèrons pouvoir ainsi améliorer l’absorption intestinale dans le cadre de la renutrition des patients adultes en post-chirurgie onco-intestinale ou souffrant de sarcopénie par exemple, ces patients présentant tous des altérations de l’absorption intestinale.

Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?

Ce projet devrait permettre de mieux comprendre les mécanismes physiologiques de la dénutrition et l’implication du microbiote dans ce phénomène. De plus, nous espérons à l’aide d’un probiotique ou de ses dérivés pouvoir, en ameliorant l’absorption intestinale, limiter l’effet de la dénutrition et améliorer l’effet d’une renutrition. Cela pourrait à terme, par exemple, permettre d’envisager un traitement probiotique des patients agés souffrant de sarcopénie mais également des patients ayant subit une intervention chirurgicale onco-intestinale qui souffrent également d’une altération de la fonction intestinale.

Nuisances prévues

À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?

– Individualisation des animaux : 70 souris pendant 28 à 42 jours, 50 souris pendant 56 à 70 jours – Restriction alimentaire : 110 souris pendant 14 à 30 jours – Contention de moins de 2 minutes pour une mesure de la composition corporelle : 2 fois pour 120 souris – Prélèvement de sang sous anesthésie gazeuse : 2 fois pour 20 souris, 3 fois pour 50 souris, 5 fois pour 50 souris. Le geste prend moins d’une minute. – Injection dans le ventre sur l’animal vigile : le geste prend moins d’une minute

Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?

Ce projet ne devrait entrainer que des nuisances modérées chez les animaux : – Sensation de faim associée à une restriction calorique de leur prise alimentaire moyenne pendant un temps limité à une diminution de leur poids (14 jours attendus, 28 jours au maximum). – Stress associé à l’individualisation des animaux pendant toute la durée de l’expérience, tout d’abord, pour calculer leur prise alimentaire puis pour assurer une restriction calorique précise et individuelle. Cette individualisation sera prolongée à la phase de renutrition ad libitum. En effet, après individualisation la remise en groupe des animaux pendant la période de renutrition risquerait de provoquer des combats pouvant induire des blessures graves voire la mort des animaux. Pour éviter un biais expérimental sur les conditions d’hébergement, nous devrons également individualiser les animaux contrôles non soumis à une restriction calorique. – Stress associé à la pesée des animaux qui ne prend que quelques secondes et ne necessite pas de contention de l’animal. – Stress associé aux prélèvements sanguins à la veine submandibulaire, l qui seront espacés d’au moins 7 jours . Ces prélèvements se feront sous anesthésie gazeuse à l’isoflurane. – Le stress lié aux 2 transports (allé /retour dans la journée) des animaux jusqu’à l’analyseur de masse corporelle reste limité (30 minutes de transport, en véhicule climatisé, dans les cages d’hébergement, dans des sacs opaques) – Le stress induit par la contention pour l’analyse de la masse corporelle des animaux est au maximum de 2 minutes. – Le stress associé au traitement par un probiotique ou un post-biotique qui se fera par voie orale à la pipette en déposant délicatement dans le coin de la joue 100µl de solution qui seront alors volontairement déglutis par l’animal. Ce traitement qui se fera après avoir contentionné la souris dure moins d’une minute. le stress induit par une injection dans le ventre et la contention associée de moins d’une minute

Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.

Les animaux seront mis à mort afin de collecter différents organes en vue d’analyses ultérieures

Application de la règle des "3R"

1. Remplacement

3R / Remplacement :

Cette étude implique une réponse intégrée de l’organisme et de son microbiote à une restriction calorique, ce qui nécessite une étude chez l’animal. Aucun modèle in vitro ne permet de reproduire la complexité d’un organisme dans son entier et des interactions avec sa flore dans ce contexte de restriction. C’est pourquoi cette étude nécessite d’expérimenter sur l’animal. Des études précédentes, laissent supposer un effet potentiel des probiotiques utilisés dans le contexte de dénutrition étudié.

2. Réduction

3R / Réduction :

Le nombre d’animaux a été réduit au maximum pour permettre une analyse statistique pertinente des résultats obtenus. Dans une optique de Réduction, nous allons prélever en fin de procédure l’ensemble des organes qui pourraient nous intéresser mais sur lesquels nous n’avons pas forcemment prévu de travailler pour le moment et les conserver au congélateur pour d’éventuelles analyses ultérieures

3. Raffinement

3R / Raffinement :

Afin de limiter les nuisances sur le bien-être des animaux au cours de ce projet expérimental tout animal de moins de 20g au debut du projet sera exclu. Les animaux seront pesés à minima tous les 3 jours afin d’identifier tout signe de souffrance que les animaux pourraient développer en cours d’expérimentation. La prise alimentaire sera également mesurée pour vérifier que les animaux s’alimentent correctement. Les prélèvements sanguins se feront, sous anesthésie, puis un point de compression sera réalisé jusqu’à arrêt complet du saignement. Les animaux seront individualisés dans des cages transparentes pour maintenir un contact visuel avec leurs congénères. Ils auront un environnement enrichi afin de pouvoir exprimer au mieux leur répertoire comportemental (abri, morceau de bois, matériel de nidification en quantité importante). Le traitement se fera en deposant 100µl dans le creux de la joue à l’aide d’une pipette. Le transport jusqu’à l’analyseur de masse corporelle par RMN se fera dans les cages d’hébergement mises dans des sacs opaques, dans un véhicule climatisé et le temps de trajet est limité (30 minutes). Les animaux seront habitués au préalable au tube de contention dans les jours précédent la premiere analyse de masse corporelle.

Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.

La souris, qui est un animal omnivore, est un modèle classique en nutrition humaine. En raison de la connaissance de son microbiote, et des modèles disponibles, il s’agit d’un modèle préclinique de choix pour étudier la flore dans une étude nutritionnelle. Afin de pouvoir modéliser la dénutrition chez l’adulte, il est nécessaire d’utiliser des animaux adultes. Nous utiliserons donc des souris mâles de 12 semaines au début de l’expérience (10 semaines à l’arrivée dans l’établissement).