Résumé non technique d'un projet d'expérimentation animale, reproduit depuis ALURES
("EC NTS/RA identifier" : NTS-FR-822508)
Objectifs et bénéfices escomptés du projet
Décrire les objectifs du projet.
La myocardite est une inflammation du tissu musculaire du cœur, le myocarde, qui affaiblit la fonction de contraction de cœur. Elle représente ainsi la 3ème cause de mort cardiaque subite chez le jeune. L’analyse d’un prélèvement du myocarde pour effectuer le diagnostic tend à être remplacée de nos jours par l’imagerie moins invasive, avec la nécessité de développer de nouveaux outils d’imagerie. Pour l’instant, il n’existe pas de traitement spécifique de la myocardite. Récemment, la colchicine, un médicament anti-inflammatoire, a montré un effet bénéfique pour des patients souffrant d’autres maladies inflammatoires du cœur. Objectifs concrets : Nous souhaitons déterminer l’effet d’un traitement à la colchicine sur l’inflammation au niveau sanguin et au niveau du myocarde chez des animaux souffrant de myocardite, en utilisant un nouvel outil d’imagerie. Le projet se déroule dans deux Etablissement Utilisateurs (EU).
Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?
Nos résultats permettront d’une part d’identifier le mode d’action de la colchicine au cours de la myocardite, et d’autre part de valider une nouvelle mesure d’imagerie médicale plus précise de l’inflammation du cœur, afin d’envisager une application chez le patient.
Nuisances prévues
À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?
Les animaux seront soumis aux interventions suivantes sur une durée de 45 jours : Mise en place d’un modèle de myocardite par injection unique d’un produit induisant l’inflammation (durée : inférieure à 10min / EU1), Prise orale quotidienne avec contention pour donner le traitement anti-inflammatoire ou le placebo (durée : environ 3min / EU1) pendant 7 jours (détermination de la posologie efficace) ou 31 jours, Pesée journalière (durée : inférieure à 2 min / EU1) pendant 31 jours, Pose d’un cathéter sous anesthésie profonde avec prélèvement sanguin (durée : environ 15min / EU2) suivie d’une imagerie IRM avec injection de produit de contraste via le cathéter posé (durée : environ 1h / EU2) au 14ème, 21ème, 28ème et 42ème jour, Echocardiographie sous anesthésie profonde (durée : 20min / EU1) au 17ème, 31ème et 45ème jourjour
Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?
Le modèle de myocardite auto-immune par immunisation peut induire une légère douleur de courte durée au moment de l’injection du produit induisant l’inflammation au niveau de la patte des animaux. Ce modèle induit une dysfonction du cœur dû au développement de la pathologie, pouvant mener à une fatigue et un essoufflement à l’effort, et parfois à la mort ou euthanasie de l’animal. Lors des protocoles d’imagerie non invasive, un léger inconfort/stress de courte durée peut apparaitre à l’induction de l’anesthésie et au réveil ; de même qu’un stress léger de courte durée lors des manipulations/contentions.
Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.
Une partie des animaux (15) seront réutilisés pour d’autres projets. Les autres animaux seront mis à mort afin de récupérer et analyser les différents organes d’intérêt (cœur en particulier), permettant ainsi de confirmer et compléter les résultats obtenus in vivo (imagerie) en identifiant les mécanismes impliqués.
Application de la règle des "3R"
1. Remplacement
L’utilisation d’animaux vivants est justifiée d’une part par le rôle central de l’imagerie in vivo dans la caractérisation du modèle de myocardite et de l’imagerie de l’inflammation pour le diagnostic. Le mécanisme d’action de la colchicine au niveau de l’organisme entier n’est actuellement pas reproductible in vitro (notamment sur des modèles cellulaires).
2. Réduction
Le nombre d’animaux par procédure a été calculé à l’aide d’un logiciel de statistiques afin de déterminer le plus précisément possible le nombre minimal d’animaux permettant d’obtenir des résultats statistiquement exploitables, soit au maximum 79 animaux sur 3 ans. Le suivi longitudinal par imagerie évite de mettre à mort des animaux à chaque point temporel d’intérêt pour récolter les informations.
3. Raffinement
Les animaux auront un temps d’acclimatation et un enrichissement de leur milieu. Une attention particulière sera accordée à l’évolution de la masse corporelle afin de vérifier que les animaux s’alimentent correctement. La douleur des animaux sera réduite au maximum en veillant à couvrir les différents temps d’études par une analgésie. Les prélèvements sanguins ont été mutualisés avec les examens d’imagerie pour limiter le nombre d’anesthésie et utiliser la même voie que le cathéter utilisé pour l’injection du produit de contraste lors de l’imagerie. Différents point limites ont été définis afin de ne pas poursuivre l’étude si les animaux présentent des signes de souffrance ou de douleur. La durée du transport inter-établissement des animaux est inférieure à 5mn (distance d’environ 200m). Il est réalisé à l’aide d’une cage de transport prévue à cette effet (nourriture, eau gélifiée, enrichissement classique, groupes sociaux initiaux) avec maintien constant de la température (le trajet n’est pas soumis aux aléas climatiques).
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.
Le rat est l’espèce animale la plus utilisée dans ce modèle de myocardite expérimentale auto-immune et parmi les espèces animales, celle qui a été la plus étudiée dans le domaine des pathologies inflammatoires. L’anatomie et la physiologie de la circulation sanguine du rat sont également bien connues et sont semblables par leurs grands traits à celles de l’Homme. L’ensemble des connaissances et des acquis dont nous disposons au laboratoire et dans la littérature rend cette espèce particulièrement pertinente pour étudier les pathologies inflammatoires.