
Résumé non technique d'un projet d'expérimentation animale, reproduit depuis ALURES
("EC NTS/RA identifier" : NTS-FR-822979)
Objectifs et bénéfices escomptés du projet
Décrire les objectifs du projet.
Le système digestif est en contact permanent avec des substances inoffensives provenant de l’alimentation et des microbes naturels présents dans le corps, dont beaucoup sont bénéfiques. Cependant, il doit également être capable de réagir rapidement face à des menaces telles que les agents pathogènes. C’est ici que le système immunitaire intestinal joue un rôle clé : il doit protéger contre les éléments nuisibles tout en évitant des réponses excessives contre des substances inoffensives, comme les aliments ou les microbes du microbiote. Si cet équilibre n’est pas maintenu, cela peut entraîner des inflammations ou des réactions indésirables, comme des allergies. Pour prévenir ce type de déséquilibre, le système immunitaire met en place des mécanismes de régulation. L’un de ces mécanismes repose sur des cellules spécialisées, les cellules T régulatrices, qui calment les réactions immunitaires inutiles et potentiellement nocives. Les cellules dendritiques jouent un rôle central dans la production des cellules T régulatrices. Ces cellules immunitaires se divisent en deux grandes catégories, chacune ayant des fonctions distinctes dans le maintien de l’équilibre immunitaire. Ce projet de recherche vise à comprendre comment une protéine spécifique, présente à la surface des cellules dendritiques, contribue à la production des cellules T régulatrices. Les chercheurs utiliseront des modèles expérimentaux pour étudier le fonctionnement de cette protéine, en exposant les cellules dendritiques à une substance inoffensive associée à des bactéries naturelles. Ces expériences permettront d’explorer comment chaque type de cellule dendritique contribue au maintien de l’équilibre immunitaire dans l’intestin. Pour ce faire, des souris génétiquement modifiées seront utilisées. La protéine ciblée pourra être supprimée sur l’un des types de cellules dendritiques ou sur les deux. Ces souris seront exposées à une substance inoffensive combinée à une bactérie non pathogène, un modèle qui reproduit une interaction naturelle avec le microbiote intestinal. Les chercheurs analyseront ensuite les réponses immunitaires générées, en fonction de la présence ou de l’absence de cette protéine. Ce projet permettra de mieux comprendre les mécanismes qui assurent l’équilibre entre tolérance et protection dans l’intestin. Cela pourrait ouvrir de nouvelles pistes pour le développement d’approches thérapeutiques contre les maladies inflammatoires chroniques ou les troubles auto-immuns.
Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?
Ce projet vise à mieux comprendre les mécanismes qui permettent de réguler les réponses immunitaires envers le microbiote grâce à une protéine spécifique. Les résultats attendus contribueront non seulement à enrichir les connaissances fondamentales sur ces processus, mais pourraient également ouvrir de nouvelles pistes pour prévenir l’apparition de maladies auto-immunes et inflammatoires.
Nuisances prévues
À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?
Dans ce projet, 330 animaux recevront une injection par voie intraveineuse cellules immunitaires suivie le lendemain et une semaine plus tard par une administration par voie orale (gavage), les 2 gestes se faisant sous brève anesthésie gazeuse (< 1min). L’injection par voie intraveineuse et l’administration par voie orale n’excederont pas 10 secondes par geste.
Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?
Concernant les différents traitements administrés par injection, une douleur transitoire au point d’injection ainsi qu’un stress lié à la contention peuvent survenir. Pour l’administration par voie orale, le gavage peut être à l’origine d’irritations de l’œsophage.
Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.
Les animaux seront mis à mort avec une méthode reglementaire en fin de procédure pour récupération des organes, ce qui permettre d’évaluer l’impact de la délétion ciblée de notre molécule d’intérêt sur les réponses immunitaires étudiées.
Application de la règle des "3R"
1. Remplacement
Cette étude a pour objectif de comprendre comment l’organisme maintient un équilibre immunitaire et des réponses très finement régulées. Étant donné la complexité de l’environnement des tissus et des interactions entre les nombreuses cellules immunitaires impliquées, il est impossible de recréer ces conditions en laboratoire, en dehors d’un organisme vivant. C’est pourquoi il est nécessaire de réaliser des expériences directement sur des animaux pour explorer ces mécanismes de manière précise et réaliste.
2. Réduction
Le nombre d’animaux (n=10 par conditions) a été calculé à minima afin que les résultats puissent être statistiquement interprétables. Le sexe n’ayant pas d’effet sur le phenotype observé, les souris mâles et femelles seront utilisées indistinctement. Au total 330 souris seront nécessaires pour ce projet.
3. Raffinement
Les animaux seront maintenus en groupes sociaux pour éviter le stress lié à l’isolement. Le bien-être des animaux sera analysé et pris en compte tout au long du protocole avec un suivi adapté en termes de fréquence et de détermination des points limites. Le bien-être des animaux sera évalué afin de détecter un inconfort ou une douleur selon les critères choisis. En cas de détérioration de l’apparence ou du comportement de l’animal, un suivi accru quotidien sera mis en place. Si l’état de l’animal ne s’améliore pas avec l’apparition de signes comportementaux critiques, la souris sera mise à mort. Concernant les injections, les douleurs attendues lors de l’injection intraveineuse sont anticipées et seront évitées grâce à une anesthésie gazeuse. Concernant l’administration par voie orale, le gavage ne sera réalisé que par du personnel qualifié permettant d’administrer rapidement et efficacement les substances dans l’estomac tout en limitant le stress de l’animal.
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.
La souris est un modèle expérimental de choix pour l’étude des réponses immunitaires en raison de sa grande similarité avec l’homme en termes de génétique, d’anatomie et de physiologie. De plus, l’utilisation de souris permet de tirer parti d’un vaste éventail de lignées transgéniques déjà développées (comme dans ce projet), ce qui contribue à affiner et optimiser les protocoles expérimentaux. Dans cette étude, nous utiliserons quatre lignées de souris, ainsi que des contrôles issus des mêmes portées. Ces lignées ont été sélectionnées car elles ne présentent aucun effet néfaste observable. Les souris adultes utilisées auront entre 8 et 25 semaines, une période où leur système immunitaire est pleinement mature sans être affecté par des phénomènes de vieillissement, ce qui garantit des résultats fiables et représentatifs.