Résumé non technique d'un projet d'expérimentation animale, reproduit depuis ALURES
("EC NTS/RA identifier" : NTS-FR-925194)
Objectifs et bénéfices escomptés du projet
Décrire les objectifs du projet.
L’expérience prévue s’inscrit dans le cadre d’une thèse qui porte sur la modélisation des relations trophiques dans les systèmes de polyculture. Durant le travail de thèse, une démarche de conception de mélanges d’espèces piscicoles basée sur la modélisation des relations trophiques entre les différentes espèces empoissonnées et les autres compartiments trophiques de l’étang a été élaborée. L’expérience prévue est la validation expérimentale de cette démarche en étangs expérimentaux de 500 m2, par la mesure des performances zootechniques de deux scenarios de mélanges d’espèces piscicoles optimisés obtenus par modélisation, l’une comprenant des carpes Amour, l’autre ne comprenant pas de carpe Amour. Les principaux paramètres mesurés porteront sur la productivité totale en poisson, la croissance de chaque espèce, le recrutement en juvéniles, les paramètres physico-chimiques du milieu et la biodiversité en invertébrés (macro-invertébrés et zooplancton) et en macrophytes. Une modélisation des liens trophiques entre les différents compartiments de l’étang sera menée en analysant les isotopes stables de carbone et de l’azote des différentes espèces présentes dans l’étang. Cette expérience a pour objectif final de valider des outils pour une amélioration de l’empoissonnement des étangs extensifs, pour les rendre à la fois productifs et respectueux de la biodiversité.
Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet?
L’expérience prévue doit contribuer à la validation d’une démarche opérationnelle pour la proposition de polycultures de poissons d’étangs, à la fois productive et respectueuse de la biodiversité et de l’environnement. Ce travail doit aussi contribuer à faire avancer les connaissances sur les interactions entre espèces dans le cadre de polycultures de poissons en étang, et la connaissance des réseaux trophiques dans les milieux aquatiques. De façon plus générale, ce travail doit contribuer aux réflexions en cours sur le rôle de la diversité sur la robustesse et la résilience des systèmes d’élevage piscicoles.
Nuisances prévues
À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale?
Mesures biométriques non invasives réalisées trois fois au cours des 7mois d’élevage et prélèvement d’un fragment de nageoire caudale pour analyse de la composition des tissus en isotopes stables de l’azote et de carbone, sur 5 individus par espèce et par étang.
Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux et la durée de ces effets?
Les principales nuisances pour les animaux consistent en trois points : (1) la manipulation en début et fin d’expérience, afin de réaliser des mesures (poids, longueurs) individuelles et les répartir dans leurs structures d’accueil (étangs expérimentaux en début d’expérience, étangs de stockage en fin d’expérience) ; (2) le prélèvement d’un morceau de nageoire caudale (0,5 cm2) après anesthésie, pouvant induire des douleurs et du stress durant quelques heures ; (3) le prélèvement de tissus après mise à mort si l’individu est trop petit pour le prélèvement de nageoire (cas des juvéniles issus des reproductions spontannées).
Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.
Les poissons utilisés dans les procédures de contention et biométrie et prélèvement d’un fragment de nageoire sont tous réutilisés.
Application de la règle des "3R"
1. Remplacement
Cette expérience est principalement à vocation zootechnique. Elle nécessite le recours aux espèces utilisées en élevage classique. Le manque de recul et de modèles sur les interactions entre les espèces aquatiques d’élevage, ne permet pas de réaliser ce type d’expérience in silico. Néanmoins, les données récoltées dans le cadre de l’expérience, ont vocation à alimenter des démarches de modélisation qui vont dans le sens de la limitation au recours aux animaux à l’avenir.
2. Réduction
Les proportions des différentes espèces et leurs effectifs ont été déterminées pour représenter les pratiques d’empoissonnement en polyculture d’étang courrantes. Il est n’est pas possible de les diminuer sans perdre le caractère représentatif des pratiques. Le nombre de trois répliquats est le minimum que nous pouvons admettre pour obtenir des résultats statistiquement exploitables.
3. Raffinement
Afin de limiter les nuisances envers les poissons, les conditions de contention sont surveillées, notamment en maintenant un renouvellement d’eau lors des tockages temporaires et le contrôle des comportements. Avant chaque manipulation, les poissons sont anesthésiés, afin de limiter le stress, les risques de chute, limiter la durée hors d’eau en augmentant la rapidité des mesures de biométrie. La phase de réveil est contrôlée dans des bassins séparés par espèce, avec renouvellement d’eau.
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents.
Les espèces choisies : carpe Amour (Ctenopharyngodon idella), carpe commune (Cyprinus carpio), tanche (Tinca tinca), gardons (Rutilus rutilus) et sandre (Sander lucioperca), sont représentatives des polycultures de poissons d’étangs extensifs ou semi-intensifs en France. Ce sont par ailleurs, des espèces particulièrement tolérantes aux bas niveaux de qualité d’eau ce qui les rend tolérantes aux manipulations. Les carpes communes, les carpes Amour et les sandres sont de petites tailles (un an de croissance), afin d’optimiser leur croissance dans le dispositif. Les tanches et les gardons sont des géniteurs afin d’optimiser leur reproduction.