Samedi dernier, j’ai partagé cette image d’animaux souriant autour d’un lit d’hôpital en vous demandant d’où elle venait.
Vous avez parlé d’une clinique vétérinaire, d’#IA, et bien sûr d’#ExpérimentationAnimale. Le moment est venu de montrer le contexte de l’image 🧵⬇️.
Il s’agit du dernier numéro de la revue d’une des trois grandes associations professionnelles d’#ExpérimentationAnimale en France. Jusque-là, ce n’était pas difficile à deviner, vu le thème de mon compte.
Mais qui aurait pensé qu’il s’agissait d’un numéro « spécial douleur » ? 🧵⬇️
Il est tellement courant dans les milieux animalistes de s’entendre reprocher un supposé #anthropomorphisme que j’ai d’abord ri en voyant cette couverture. Ha, ils font ce qu’ils reprochent (souvent à tort) aux antispécistes.
Mais il y a quand même un malaise… 🧵⬇️
L’utilisation de l’#IA n’y est pas pour rien. Mais quel artiste, connaissant le thème, aurait accepté de dessiner des animaux tout joyeux ?
Je serais tout de même curieux de connaitre le prompt qui a permis d’obtenir cette image, et la réflexion en amont sur son intérêt. 🧵⬇️
Ouvrons alors le numéro. Peut-être le contenu rattrape-t-il un peu la couverture déplorable ?
En fait, oui, un peu. Les conseils techniques dispensés semblent utiles, puisque plusieurs articles reconnaissent la fréquence de certaines mauvaises pratiques, telles que… 🧵⬇️
…l’absence d’analgésie en plus de l’anesthésie lors des chirurgies « sans réveil » (c’est-à-dire des chirurgies où l’animal est tué avant de se réveiller de l’anesthésie) ;
…l’utilisation de paracétamol comme analgésique pour les rongeurs (sans preuve de son effet). 🧵⬇️
Même si ça révèle des mauvaises pratiques, l’idée est d’en Réduire la fréquence, l’intention est donc bonne. Mais d’où vient-elle ?
Pour le savoir, il faut lire l’éditorial, qui nous dit peu ou prou qu’il s’agit de « pouvoir expliquer » comment la douleur est prise en charge. 🧵⬇️
Au « devoir moral », les éditeurs s’empressent d’ajouter des raisons annexes. « Si ce n’est par conviction » (la morale serait donc une conviction… 🫤), ce serait pour « rendre des comptes à la société civile » ou pour mitiger « l’impact sur les résultats scientifiques »… 🧵⬇️
Des raisons déjà évoquées dans les années 1940 et 1950 dans les premiers manuels d’#ExpérimentationAnimale. Mais l’histoire n’est pas le point fort de la revue, qui croit que la question de la douleur des animaux en laboratoire n’a pas été prise en charge avant « récemment ». 🧵⬇️
En fait, dès le début du 20e siècle, des vivisecteurs (c’était le nom, à l’époque) décrivaient les laboratoires comme « des temples de la vérité sereine où la souffrance est inconnue » (et autres variations poétiques pour rassurer le public). 🧵⬇️
On ne s’étonne donc pas de trouver dans les « instructions aux auteurs » l’idée de policer l’écriture des articles, pour « limiter toute erreur d’interprétation par une personne profane ». Une recommandation intelligente et utile, mais il faut connaitre le contexte… 🧵⬇️
Depuis deux ans, l’association qui édite la revue indique dans le formulaire d’inscription de tous ses événements qu’elle se réserve le droit de refuser l’inscription de personnes qui gêneraient l’expression libre des autres participants. Là aussi, pourquoi pas, mais… 🧵⬇️
Cela arrive dans un contexte où le monde de l’#ExpérimentationAnimale prétend être #transparent pour que le public se fasse un avis éclairé. Un écran de fumée dont on trouve des traces dès les années 1950, mais qui est au cœur de la stratégie de communication depuis dix ans. 🧵⬇️
Ironiquement, la « charte de transparence » française sur l’#ExpérimentationAnimale a été publiée quelques jours avant que je reçoive via les tribunaux les écrits des préfectures qui ne voulaient pas me donner les rapports d’inspection des labos. 🧵⬇️
Alors, revenons à la couverture de cette revue. Où est la transparence ici ? Que dit cette couverture ? Si on peut penser à une pub pour une clinique vétérinaire, qui soigne les animaux malades qui en ont besoin, il y a peut-être un problème de fond à régler ? 🧵⬇️
Les animaux utilisés en #ExpérimentationAnimale, quelle que soit la qualité de la prise en charge de leur douleur, ne sourient pas, ne sont pas contents d’être exploités de la sorte.
Quand on parle de #transparence, la moindre des choses serait de montrer la réalité.