Depuis 2019, je travaille à j’écris un livre sur l’histoire du débat et de la lutte autour de l’expérimentation animale. Cela implique la consultation de très nombreuses sources. Certaines références ressortent plus que d’autres, parce qu’elles traitent d’un sujet spécifique ou parce qu’elles abordent la question sous un angle peu commun.
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Ce livre est l’un des rares ouvrages collectifs de philosophie morale dédié exclusivement à l’expérimentation animale, avec des contributions très variées, qui vont de l’antispécisme déontologiste à des défenses absolues de l’expérimentation animale en passant par des analyses de chacune des grandes écoles d’éthique normative et appliquée (utilitarisme, éthiques de la vertu et de la vulnérabilité, contractualisme, casuistique…).
Dans le cadre du DU Animaux et société de l’Université de Rennes, Fabien Marchadier parle notamment des différences de prise en considération des intérêts des animaux et des humains utilisés en expérimentation, les animaux étant considérés non comme des individus mais comme des instruments standardisés au service de la science, cette différence étant instaurée par la loi sans prendre en compte leur vulnérabilité intrinsèque.
Cet article, dont je suis co-auteur avec Roland Cash et Muriel Obriet (de l’association Transcience), a été publié dans la Revue Semestrielle de Droit Animalier . Il reprend point par point la réglementation de l’expérimentation animale pour soulever un ensemble de problèmes liés à des libertés très grandes laissées aux laboratoires, à des infractions impunies, ou encore au système d’évaluation des projets, mal conçu et pratiqué en partie sans égard pour les obligations réglementaires.
Ce livre en anglais, jamais traduit, met en regard les textes de personnes ayant diverses positions sur l’expérimentation animale. L’antispécisme y est en bonne place, avec notamment des textes de Richard Ryder, Peter Singer, Tom Regan et Bernard E. Rollin. Face à chacun de ces textes, les arguments principaux des personnes favorables à l’expérimentation animale ou rejetant le concept de spécisme ou ses applications sont présentés, ce qui permet d’avoir une vue d’ensemble du débat, qui n’a finalement pas beaucoup changé depuis 1991.
S’intéresser à l’éthique, non pas en tant que réglementation des bonnes pratiques mais en tant que philosophie morale, c’est entrer dans un domaine particulièrement complexe et varié. Ce livre de Jean-Baptiste Jeangène Vilmer aide à y voir un peu plus clair dans cette variété, et parle notamment des conséquences de quelques écoles de pensée sur l’expérimentation animale.
Le 12 décembre, dans le cadre d’un cycle de tables rondes, l’Université de Namur (Belgique) a organisé une table ronde dans laquelle François Jaquet , seul spécialiste de philosophie morale et d’éthique animale, a magistralement défendu l’impossibilité rationnelle de poser des règles de droits (déontologistes) pour l’expérimentation humaine tout en organisant l’expérimentation animale de manière conséquentialiste et spéciste.
Roland Cash est vice-président de l’association Transcience , qui produit des contenus et fournit des ressources de très bonne qualité. Son livre est du même tonneau : précis, sourcé, et abordant une grande variété de sujets importants, des déficits des comités d’éthique aux investissements dans les méthodes non animales en passant par la philosophie morale et les problèmes spécifiques soulevés par l’utilisation des primates non humains. Je recommande vivement.
John P. Gluck a utilisé des primates pendant de nombreuses années avant de s’intéresser à la bioéthique, dont il est devenu spécialiste, remettant en question assez radicalement, sur la base d’une réflexion morale bien informée, l’expérimentation animale telle qu’elle existe encore aujourd’hui. Le livre n’est malheureusement disponible qu’en anglais pour l’instant.
Ce livre de Laurent Bègue-Shankland questionne nos relations aux animaux autres qu’humains sous le prisme de la psychologie sociale, avant de présenter les résultats d’une expérience impliquant de faire injecter par des personnes lambda des doses de plus en plus toxiques d’un produit à un (faux) poisson, ce qui permet d’éclairer les motivations qui sous-tendent l’expérimentation animale et les manières dont la plupart des gens peuvent se mentir à eux-mêmes pour se rassurer face à des actes de cruauté envers les animaux. J’en ai produit un compte-rendu pour la revue L’Amorce .
Cet article de Timothée Gallen fait partie des rares écrits qui abordent de front la question morale sur l’expérimentation animale, en s’appuyant sur les arguments scientifiques et sur la philosophie morale, pour rappeler comme le faisait Singer que si on accepte l’expérimentation animale d’un point de vue utilitariste, aucun argument logique ne permet d’exclure totalement l’expérimentation sur certaines personnes humaines.
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