Depuis 2019, je travaille à j’écris un livre sur l’histoire du débat et de la lutte autour de l’expérimentation animale. Cela implique la consultation de très nombreuses sources. Certaines références ressortent plus que d’autres, parce qu’elles traitent d’un sujet spécifique ou parce qu’elles abordent la question sous un angle peu commun.
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Ce livre de Rick Bogle, militant états-unien, est un réel accomplissement, avec une large perspective historique sur les pratiques d’une grande université publique et une analyse sourcée en profondeur des pratiques et des arguments de cette université et de ses réprésentant·es. Ce n’est pas par hasard que je l’ai traduit pour le diffuser en France.
Paru après l’adoption de la directive européenne et avant son application en France, ce livre de Jean-Pierre Marguénaud sur la réglementation de l’expérimentation animale est particulièrement intéressant, puisqu’il met en perspective l’intérêt de la réglementation des pratiques, et notamment de l’éthique.
Ce livre d’Audrey Jougla raconte comment elle a été accueillie dans les laboratoires d’expérimentation animale français dans le cadre de son mémoire de philosophie, équipée d’une caméra cachée dans le but d’enquêter sur ce qui s’y passait. C’est une expérience unique en son genre en France, cela parait donc important de s’y intéresser.
Dans un ouvrage traitant très largement de la pensée de Peter Singer et de son évolution depuis la fin des années 1970 (après la sortie de La libération animale, encore cité comme référence dans beaucoup de milieux animalistes), Thomas Lepeltier se demande si les systèmes moraux de Singer sont compatibles avec le fait que celui-ci ne se soit pas positionné comme strictement abolitionniste concernant l’expérimentation animale. Thomas Lepeltier poursuit cette réflexion en 2020 dans son chapitre “expérimentation animale” pour l’ouvrage collectif La pensée végane , en s’intéressant également aux autres systèmes moraux antispécistes.
Je recommande le visionnage de ce “disputatio” (genre de débat organisé avec des “juges de touche” qui repèrent les arguments problématiques et des personnes qui vérifient les informations en temps réel) en quatre rounds, mis en place par le Cortecs (association dédiée à l’esprit critique), avec un chercheur en pharmacologie et un militant égalitariste.
Cet ouvrage est probablement le plus complet et le plus clair de son temps concernant les diverses alternatives existantes, leurs modes de fonctionnement, leurs possibilités et leurs limites. Malheureusement, il aborde plus superficiellement les comités d’éthique et répète à n’en plus finir que l’expérimentation animale est indispensable, sans mise en perspective morale.
Cet ouvrage collectif de philosophie morale est spécial puisqu’il émane d’un rapport et d’un colloque du Oxford Center for Animal Ethics, financés par l’association Cruelty Free International. Les arguments pro et anti sont exposés et analysés, avec une position clairement antispéciste (dont les éditeurices disent qu’elle n’a pas été contrainte par le financement), argumentée rationnellement.
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