Aller au contenu

Les textes législatifs et réglementaires

En France, la réglementation de l’expérimentation animale repose principalement sur la transcription de la directive européenne 2010/63/UE. Présentée comme « très stricte » par les tenants de l’expérimentation animale malgré de nombreuses possibilités de dérogations et autres marges de manœuvre, elle est souvent mal connue et mal comprise.

La réglementation française en bref

  • La réglementation française concerne uniquement les animaux vertébrés et les céphalopodes. Les autres animaux utilisés (insectes, décapodes…) ne font l’objet d’aucune protection légale.
  • Des restrictions existent concernant la provenance des animaux, les espèces utilisables, les modes de détention et les méthodes de mise à mort. Cependant, des dérogations existent pour la plupart de ces restrictions, « sur justification scientifique ».
  • Les établissements éleveurs, fournisseurs et utilisateurs doivent être agréés par la préfecture de leur département, disposer d’un personnel formé et qualifié, et être inspectés par les services vétérinaires publics tous les trois ans en moyenne (ou tous les ans s’ils utilisent des chats, des chiens ou des primates).
  • Le démarrage d’un projet est soumis à évaluation par un « comité d’éthique » et autorisation par le ministère de la Recherche – mais ces obligations ont été largement oubliées entre 2013 et 2022.
  • Le ministère de la défense fonctionne en vase clos avec ses propres comités d’évaluation et son propre système d’inspection.
  • Des sanctions existent en cas non-respect de la réglementation, mais il s’agit principalement d’amendes de quelques centaines d’euros, et aucune trace n’en est donnée au public.
  • Deux commissions nationales existent, qui approuvent des projets de formation, produisent des documents et émettent des avis sur diverses questions liées au bien-être animal et à l’évaluation des projets.

Textes, commentaires et jugements

Pour faciliter l’accès à l’information en matière d’expérimentation animale, ces contenus vulgarisent les différents textes législatifs et réglementaires ainsi que les jugements rendus par les tribunaux administratifs français (et les juridictions supérieures) concernant ces textes et leur application. Les commentaires qui accompagnent les contenus sont indicatifs et ne reflètent évidemment pas la finesse du détail juridique, qui ne se trouve que dans les textes complets.

  • Aspect de la réglementation

  • Type de contenu

22 contenus

TA Paris, jugement n°2224482 du 21/11/2024 (One Voice c. MESR)

La demande d'annulation d'un projet d'utilisation de plus de 20.000 animaux est rejetée. Ni la réutilisation d'animaux après une procédure sévère (s'agissant ici au sens juridique "d'une utilisation unique au sein d'une même procédure, les animaux de ces groupes étant soumis à plusieurs étapes d'une même procédure"), ni l'absence d'informations sur la conformité du comité d'éthique impliqué (dont "il n'est pas contesté [qu'il] a reçu l'agrément prévu"), ni l'absence de motivation de l'avis du comité (la charte nationale n'ayant pas "une portée impérative et opposable"), ni la simplicité de la justification du recours aux animaux ("il n'est pas contesté" que c'est "indispensable" pour avancer sur le traitement de l'épilepsie en testant au sein d'un "organisme vivant"), ni la simplicité des mesures de Raffinement (qui s'en tiennent aux prescriptions réglementaires), ne suffisent à justifier l'annulation du projet aux yeux du tribunal. → Lire le texte complet sur ce site

TA Strasbourg, jugement n°2101210 du 30/01/2024 (Pro Anima c. DDPP67, Université de Strasbourg, Silabe)

L'arrêté d'agrément de la plateforme Silabe (éleveur, fournisseur et utilisateur de primates à l'Université de Strasbourg) est annulé au motif qu'il a été adopté sans consultation du public alors que les risques pour l'environnement (gestion des eaux usées, déchets biologiques, cadavres d'animaux, risques d'accidents de laboratoire) sont avérés. La préfète du Bas-Rhin est enjointe d'organiser une consultation du public pour renouveler l'agrément. L'État doit verser 2000€ à Pro Anima. → Lire le texte complet sur ce site